Le mercredi 30 avril, Me Alexandre Tshiama Mamba, conseillère municipale de Lukonga, a exprimé une critique incisive sur la récente initiative des délégués de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), qui se sont rendus à Doha alors qu’ils étaient attendus au Vatican pour les obsèques du Pape François.
Dans sa déclaration, intitulée « Une diplomatie spirituelle en perte de repères », Me Tshiama Mamba remet en question la pertinence de cette démarche, la qualifiant de « vaine, sinon déplacée ». Elle a souligné que les discussions à Doha, qui interviennent après la signature de deux accords de paix à Doha et à Washington, ne répondent pas aux attentes du peuple congolais.
« Le peuple congolais n’a pas besoin d’un énième forum, mais de résultats concrets : sécurité, justice, développement », a-t-elle affirmé, critiquant la tendance de certains religieux à s’immiscer dans les affaires politiques, ce qui nuit à leur mission spirituelle.
Me Tshiama Mamba a également exprimé ses inquiétudes quant à la confusion des rôles entre l’Église et les institutions politiques. Elle a plaidé pour que l’Église demeure une sentinelle morale, plutôt qu’un acteur engagé dans des calculs géopolitiques. « Cette diplomatie parallèle mine sa crédibilité et trahit la confiance du peuple », a-t-elle déclaré.
En conclusion, elle a appelé les responsables religieux à recentrer leurs actions sur leur véritable mission : accompagner le peuple dans la foi, la vérité et la justice. « Si Doha leur accorde du crédit, le peuple congolais attend autre chose : des pasteurs au service des âmes, pas des pèlerins des couloirs diplomatiques », a-t-elle conclu.
Cette prise de parole de Me Alexandre Tshiama Mamba soulève des questions cruciales sur le rôle de l’Église dans la sphère politique congolaise et appelle à une réflexion sur les priorités réelles du pays.
Nestor Ilo