Le rapport final de la Commission Zondo, publié le 2 septembre 2025, a mis en lumière de graves irrégularités dans la gestion de plusieurs entreprises publiques, notamment Eskom (électricité) et Transnet (transports).
Le document accuse plusieurs hauts responsables proches de l’ANC d’avoir détourné plus de 3,5 milliards de rands (environ 180 millions d’euros) à travers des marchés publics truqués.
Bien que le nom de Cyril Ramaphosa ne figure pas directement dans le rapport, l’opposition l’accuse de manque de fermeté et de complicité passive face à ces scandales.
Julius Malema, leader du parti radical Economic Freedom Fighters (EFF), a déclaré lors d’un rassemblement à Johannesburg :
« Ramaphosa se présente comme un réformateur, mais son silence face à la corruption qui gangrène l’ANC prouve qu’il est prisonnier d’un système qu’il prétend combattre. »
Pressions au sein de l’ANC
Ces révélations interviennent alors que l’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994, traverse une crise interne profonde.
Une partie du parti reproche à Ramaphosa sa politique jugée trop conciliante, tandis qu’une autre aile radicale plaide pour un recentrage autour des valeurs historiques du mouvement.
Des voix influentes, comme celle de l’ancien président Jacob Zuma, désormais à la tête d’un nouveau parti, appellent à un changement de leadership avant les élections de 2026.
« L’ANC est aujourd’hui divisé entre les partisans du réformisme de Ramaphosa et ceux qui veulent un retour aux politiques populistes. Cette division pourrait coûter cher au parti lors des prochaines élections. »
Conséquences économiques
La crise politique a des répercussions directes sur l’économie sud-africaine.
Le rand a perdu 4 % de sa valeur face au dollar depuis la publication du rapport Zondo, et plusieurs agences de notation menacent de dégrader la note du pays.
Le secteur de l’électricité, déjà fragilisé par les coupures chroniques (load shedding), est particulièrement touché.
Eskom, au cœur du scandale, a reconnu que la corruption avait retardé la modernisation de ses infrastructures, aggravant les pannes qui paralysent régulièrement l’économie.
LA RÉDACTION