Depuis l’arrivée au pouvoir de Samia Suluhu Hassan en mars 2021, après le décès de John Pombe Magufuli, la Tanzanie est entrée dans une phase politique importante : d’une part une forme de continuité du parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi (CCM), qui dirige le pays depuis l’indépendance, et d’autre part des questionnements autour du caractère libre, équitable et compétitif des scrutins.
Voici quelques éléments clés récents :
https://www.youtube.com/live/0rHG5JZxXSY?si=CldCR8vAdOYLfhjm
-
Le Parlement a été dissous en juillet 2025, ouvrant la voie à l’élection générale du 29 octobre 2025.
-
Le 27 août 2025, la commission électorale a validé la candidature de Samia Suluhu Hassan pour cette élection.
-
Dans le même temps, les principaux candidats de l’opposition – notamment ceux des deux grandes formations d’opposition (Chadema et ACT‑Wazalendo) – ont été disqualifiés ou empêchés de participer.
-
Des organisations de droits humains (notamment Amnesty International et Human Rights Watch) ont souligné un contexte de restriction croissante de l’espace politique, de la presse, et des libertés de réunion et d’expression.
-
Le scrutin est présenté par certains analystes comme procédural (forme) plus que compétitif (contenu) : « un effondrement silencieux de la compétition politique ».
Possibilité que Samia Suluhu reste présidente
Oui — il apparaît très probable que Samia Suluhu Hassan remporte l’élection du 29 octobre 2025 et continue comme présidente. Les raisons principales :
-
Le terrain lui est favorable : la validation de sa candidature sans obstacle sérieux.
-
L’absence ou l’affaiblissement des grands rivaux de l’opposition, ce qui réduit les chances d’une compétition réelle.
-
Le contrôle du parti dominant (CCM) et des institutions clefs, ce qui lui assure un avantage organisationnel.
-
L’environnement politique global (répression, médias contrôlés, liberté d’expression restreinte) limite les dynamiques de changement.
Conditions et défis
Cependant, cette probabilité ne signifie pas que tout est automatique ou sans conséquence. Voici les conditions à surveiller :
-
Légitimité du scrutin : Si l’élection est perçue comme truquée ou dépourvue de choix réel, cela pourrait engendrer une crise de confiance, voire des troubles sociaux.
-
Stabilité et gouvernance : Gagner, c’est une chose ; gouverner efficacement dans un contexte de mécontentement latent en est une autre. Le fait que l’opposition soit réduite ne garantit pas une paix sociale ou une croissance sans heurts.
-
Réformes et transition : Même en restant au pouvoir, Samia devra gérer la pression nationale et internationale sur les libertés, la bonne gouvernance et la transparence. Le statu quo pourrait entraîner une usure politique.
-
Réactions de la population : Le désintérêt ou la colère des électeurs, en particulier des jeunes ou des citadins, pourrait devenir un facteur de fragilité à moyen terme.
En résumé, il est fortement probable que Samia Suluhu Hassan reste présidente après l’élection d’octobre 2025, compte tenu du contexte politique et institutionnel en Tanzanie.
Mais cette réélection s’accompagne de défis sérieux : la légitimité de l’élection, la question de la gouvernance, les attentes de la population, et la nécessité de maintenir la stabilité dans un environnement moins compétitif.
LA REDACTION