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Analyse politique de Graddy Oloko : Deux événements internationaux majeurs redéfinissent la dynamique RDC-Rwanda

by Zionews

Kinshasa, juin 2025 — L’analyste politique de Kinshasa, Graddy Oloko, revient sur deux événements d’envergure internationale qui ont marqué les 26 et 27 juin 2025, bouleversant potentiellement le paysage diplomatique et judiciaire entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

Le 26 juin, à Arusha, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples s’est déclarée compétente pour examiner la requête introduite par la RDC contre le Rwanda. Une avancée judiciaire significative, car elle marque la reconnaissance formelle de la recevabilité des accusations portées par Kinshasa, ouvrant ainsi la voie à une série d’enquêtes internationales sur les actes imputés au régime de Kigali, notamment en matière de soutien présumé au groupe armé M23.

Moins de 24 heures plus tard, le 27 juin à Washington, un accord de paix a été signé entre les deux États sous l’égide des États-Unis. Cet accord, qualifié d’historique par certains diplomates, vise à rétablir la confiance entre Kinshasa et Kigali et à favoriser une désescalade militaire et diplomatique dans la région des Grands Lacs.

Pour l’analyste Graddy Oloko, cette succession d’événements soulève des questions légitimes :

« Comment comprendre qu’un accord de paix soit signé pendant qu’une procédure judiciaire internationale est en cours ? La décision de la Cour d’Arusha et l’accord de Washington peuvent-ils coexister sans se contredire ? Que devient le processus enclenché par l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est), dont les efforts de médiation avaient été jusque-là portés par les Accords de Luanda et de Nairobi ? »

Graddy Oloko évoque un décalage apparent entre les dynamiques diplomatiques et judiciaires, et s’interroge sur la cohérence de la politique extérieure congolaise :

« Est-ce que Kinshasa ne risque pas de compromettre son propre dossier judiciaire contre Kigali en signant un accord de paix sans attendre les conclusions de la Cour ? Quelle est la position de l’EAC, mise à l’écart d’un accord signé sous influence américaine ? »

Il appelle les autorités congolaises à faire preuve de vigilance stratégique. Si la paix est une priorité pour le peuple congolais, elle ne peut pas se faire au prix de la vérité, de la justice et de la souveraineté.

« L’accord de paix est une avancée diplomatique, mais il ne doit pas être un chiffon humide jeté sur une plaie encore ouverte. La justice internationale doit suivre son cours et déterminer les responsabilités. »

Graddy Oloko conclut que l’année 2025 pourrait marquer un tournant décisif dans les relations RDC-Rwanda, mais le succès dépendra de la capacité des dirigeants à articuler justice, diplomatie et souveraineté nationale avec intelligence et cohérence.

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