‎Conférence de Paris : la France mobilise 1,5 milliard d’euros réponse à la crise dans la région de Grands Lacs et alerte sur l’urgence humanitaire en RDC avec 6 millions de déplacés internes.

La Conférence ministérielle de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, réunissant une cinquantaine de pays et d’organisations internationales s’est tenue dans la capitale française ce jeudi.

Pour la France, pays organisateur, la situation humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) exige une mobilisation immédiate : plus de 2,4 millions de personnes ont fui la guerre depuis janvier 2025, portant à plus de 6 millions le nombre total de déplacés internes.

« Il y a urgence à agir, car la crise dépasse désormais les frontières congolaises », a déclaré un diplomate français cité par l’Élysée.

Le président Félix Tshisekedi participe personnellement aux travaux, aux côtés de plusieurs chefs d’État africains et partenaires internationaux.

Son message s’articule autour de la nécessité d’un engagement concret de la communauté internationale pour le rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC, ravagé par les violences des groupes armés.

Kinshasa plaide pour une réponse coordonnée mêlant sécurité, développement et aide humanitaire, mais aussi pour des sanctions fermes contre les acteurs soutenant la déstabilisation de la région.

En réponse à la demande du président Congolais, Emmanuel Macron a annoncé l’ouverture prochaine de l’aéroport de Goma pour les vols humanitaires, un projet qui sera complété par des corridors humanitaires.

« dans le respect de la souveraineté de la République Démocratique du Congo », a-t-il précisé.

Cette infrastructure stratégique, fermée depuis la prise de Goma par les rebelles de l’AFC/M23, vise à faciliter l’acheminement de l’aide aux populations du Nord-Kivu.

La conférence s’est fixé un engagement financier majeur : 1,5 milliard d’euros pour appuyer les efforts de stabilisation, de reconstruction et de développement dans cette zone longtemps marquée par les conflits, particulièrement les populations les plus vulnérables en RDC.

Le Rwanda, désigné par Kinshasa comme pays agresseur, n’est pas représenté par son président Paul Kagame, mais par une délégation conduite par son ministre des Affaires étrangères.

Cette absence est perçue comme un signe de tensions persistantes entre Kigali et Kinshasa, malgré les appels au dialogue.

La France, qui entend jouer un rôle de médiateur, a rappelé que « la paix dans les Grands Lacs ne pourra être durable sans justice ni confiance mutuelle ».

Arsene Kavyavu

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