Affaire Constant Mutamba : un acharnement politique sous couvert judiciaire ?

L’affaire Constant Mutamba vient de franchir un nouveau cap avec l’autorisation des poursuites judiciaires accordée par l’Assemblée nationale, suite au réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde.

Un second dossier s’ouvre à présent : outrage au magistrat et aux membres du gouvernement. Un acharnement ? Un règlement de comptes ? Ou une justice enfin libérée ? Il est urgent de regarder cette affaire avec lucidité.

Une procédure judiciaire aux relents politiques

Il faut le dire sans détours : les faits reprochés à Constant Mutamba surviennent dans un contexte où son image et son influence prennent de plus en plus d’ampleur, notamment auprès de la jeunesse congolaise. Ministre et figure politique montante, Mutamba est perçu comme l’un des rares à oser défier le système établi. Il est aujourd’hui la seule personnalité publique à avoir publiquement promis l’arrestation de Joseph Kabila à travers un mandat d’arrêt international – un acte symbolique et politique fort qui dérange l’ancien régime.

Derrière la façade judiciaire, plusieurs analystes perçoivent des motivations politiques profondes. Le procureur Firmin Mvonde, ancien proche du régime Kabila, est au cœur de la procédure. Il n’est pas exagéré de se demander si cette manœuvre ne relève pas d’une stratégie de neutralisation d’un adversaire politique gênant. Une justice à deux vitesses, où les anciens intouchables deviennent les poursuivants dès que leur autorité est remise en cause.

Le dossier financier : un prétexte contestable

Dans le premier dossier, il est reproché à Mutamba une tentative de détournement de fonds. Pourtant, selon des sources concordantes, la CENAREF (Cellule nationale des renseignements financiers) aurait bloqué lesdits fonds avant qu’aucune opération frauduleuse ne soit menée. Comment alors parler de détournement effectif ? N’assiste-t-on pas à une instrumentalisation judiciaire pour ternir son image, discréditer son action et préparer son élimination politique ?

Un sacrifice sur l’autel du courage

Constant Mutamba est aujourd’hui perçu comme le « sacrifice du courage politique ». Sa volonté d’aller à contre-courant, de briser l’impunité historique, et surtout de mettre fin à l’ère Kabila, fait de lui une cible évidente pour les nostalgiques de l’ancien régime. Ces derniers semblent s’être coalisés pour obtenir sa « tête sur un plateau d’argent ».

Mais attention : cette affaire, si elle se transforme en cabale, risque de produire l’effet inverse. Elle pourrait renforcer la popularité de Mutamba et le positionner comme le véritable symbole du renouveau, de l’audace, voire du martyre politique aux yeux de la jeunesse congolaise.

Conclusion : justice ou règlement de comptes ?

Le moment est grave. Il faut exiger une justice impartiale, équitable et détachée de toute pression politique. Car au-delà de l’homme Mutamba, c’est la démocratie congolaise qui se joue ici. Le peuple observe, la jeunesse est attentive, et l’histoire retiendra de quel côté se trouve la vérité.

Par Graddy Oloko Analyste politique-Kinshasa

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