Le décès tragique de Kabasele WAMPANGA, cadre du parti politique Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), est le reflet criant de l’intolérance politique grandissante dans notre pays, et marque un recul inquiétant de notre démocratie naissante.
Ne dit-on pas que « l’insecte qui détruit le maïs se trouve souvent à l’intérieur de la graine elle-même » ? Il y a quelques jours à peine, l’opinion publique a été profondément choquée par le comportement de certains militants du parti présidentiel — pourtant censé être un modèle de conduite dans l’arène politique de la République Démocratique du Congo.
Les proches de la victime rapportent que Kabasele aurait été enlevé en raison de ses opinions divergentes. Après avoir subi de violentes agressions physiques, il a succombé à ses blessures. Ce drame laisse derrière lui une famille endeuillée et une communauté bouleversée. Sa mort soulève de nombreuses questions encore sans réponses.
Au-delà de la tragédie personnelle, cet événement met en lumière les dangers auxquels sont confrontés les militants politiques en RDC, un pays où les tensions politiques sont souvent exacerbées par un climat d’intolérance et d’impunité. Le droit à la différence d’opinion, socle fondamental de toute démocratie digne de ce nom, semble de plus en plus menacé.
La nouvelle de son décès a provoqué une onde de choc au sein de l’UDPS et chez les défenseurs des droits humains. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cet acte de barbarie et réclamer une enquête rigoureuse, afin que les auteurs de ce crime soient identifiés et traduits en justice.
Mais ce qui rend ce drame encore plus troublant, c’est qu’il ne s’agit pas d’un affront entre partis adverses. Non. Le conflit est né au sein même d’un groupe qui devrait prôner l’unité, la discipline et la cohésion. L’UDPS, parti historique de lutte pour la liberté d’expression et la non-violence, voit aujourd’hui certains de ses membres piétiner ces principes fondateurs.
La non-observation de ces règles fondamentales laisse présager un sérieux recul démocratique, non seulement au sein du parti, mais aussi dans l’ensemble de la classe politique congolaise. La démocratie ne se bâtit pas dans la peur ni dans la violence, mais dans le respect mutuel et le choc des idées.
Oui à la justice. Oui à la condamnation des auteurs. Mais au-delà des sanctions, il est urgent d’instaurer une culture de responsabilité et de bonne conduite dans les partis politiques. Car la vie humaine est sacrée, et aucune divergence d’opinion ne justifie qu’on y mette fin.
Nestor Fuluma