Mesdames et Messieurs
Pendant que nous déplorons le martyr de nos populations à l’Est du pays, nous aurions souhaité tant que la commémoration du souvenir de nos martyrs ne se surajoute
à l’épreuve de notre unité et de l’intégrité du territoire par cette guerre injuste.
il y a sept ans, Rossy Mukendi Tshimanga tombait sous les balles de l’injustice. Son crime ? Avoir rêvé d’un Congo où la loi n’est pas un mot creux, où la Constitution n’est pas un texte oublié, où chaque citoyen peut vivre librement sans craindre de mourir pour ses idéaux.
Rossy était bien plus qu’un militant. Il était une conscience éveillée, un patriote dont l’engagement résonne encore aujourd’hui. Catholique convaincu, il croyait en la force de la vérité et de la justice. Défenseur infatigable des droits de l’homme, il portait en lui l’espoir d’un pays, d’une où la démocratie ne serait pas un privilège mais un droit fondamental. Il symbolise aujourd’hui pour tous les démocrates cette jeunesse consciente engagée au service de la Nation. À travers sa devise : le peuple gagne toujours, il nous lègue un message à l’action engagée pour les valeurs de liberté, d’intégrité et de sauvegarde de l’intérêt général et des intérêts nationaux.
Ce 25 février 2018, alors qu’il manifestait pacifiquement pour réclamer le respect de la Constitution, sa voix a été brutalement réduite au silence. Mais le temps n’efface pas les causes justes, et son sacrifice continue d’interpeller nos consciences. Plus vivante encore, en ces temps où beaucoup sont à même de refaire ce qu’il avait combattu : le changement de la Constitution ainsi que la compromission des intérêts nationaux: la paix, la sécurité, l’état de droit et la démocratie.
Sept ans après, où en sommes-nous ? La RDC a-t-elle honoré son combat ? La Constitution est-elle aujourd’hui respectée comme il l’aurait voulu ? La classe politique a-t-elle entendu son cri, celui d’un peuple qui aspire à la paix et à la stabilité ? Le sang des Congolais a trop coulé. Trop de vies ont été brisées par l’injustice et la violence. Nous ne voulons plus de guerres fratricides, nous ne voulons plus de deuils. Nous voulons la paix, une paix véritable et durable, fondée sur le respect des lois et de la dignité humaine.
Notre Constitution est claire : « Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l’État. » La démocratie ne se marchande pas, elle ne se confisque pas. Elle se protège, avec conviction et courage. Rossy Mukendi l’a défendue jusqu’au bout, et nous avons le devoir d’en être les garants.
Nelson Mandela disait : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une manière qui respecte et renforce la liberté des autres. » Rossy Mukendi a voulu renforcer la liberté de son peuple, et pour cela, il a donné sa vie. Nous ne pouvons pas le trahir en fermant les yeux sur les injustices d’aujourd’hui.
Rossy Mukendi n’est plus, mais son combat nous survit. Il nous appartient de le poursuivre avec courage, détermination et responsabilité. Car la meilleure façon d’honorer sa mémoire n’est pas seulement de nous souvenir, mais d’agir dans un élan de sursaut national contre toute régression de la démocratie et La Défense des intérêts nationaux, au premier rang desquels : la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.
Que son sacrifice ne soit jamais vain. Que son rêve continue de vivre en chacun de nous.
Que son exemple soit un phare, un repère dont il faut se rappeler dans la voie du combat pour notre liberté et notre dignité !
Avant de conclure, je tiens à accomplir un devoir essentiel : saluer la présence des présidents de partis politiques, des représentants des missions diplomatiques, ainsi que de vous toutes et tous qui avez bien voulu honorer cette cérémonie de votre présence.
Le peuple gagne toujours…je vous remercie
