« À l’heure où la RDC joue sa survie territoriale, chacun doit répondre à cette question : suis-je du côté de la République, ou du côté de ses fossoyeurs ? Le moment est trop grave pour la neutralité»
Par l’Éditorialiste et Analyste politique Christian Safari Baganda
Alors que les lueurs de l’aube peinent à dissiper les ténèbres qui pèsent sur l’Est de la République démocratique du Congo, une visite inattendue vient troubler les esprits. Après trois jours de discours énigmatiques, l’ancien président Joseph Kabila passe la nuit à Goma, une ville aujourd’hui partiellement encerclée par des groupes armés, notamment le M23. Ce geste suscite interrogations, espoirs chez certains, inquiétudes chez d’autres. Pourquoi maintenant ? Et surtout, à quel dessein ?
Le contexte ne souffre aucune ambiguïté : notre souveraineté est menacée, notre intégrité territoriale piétinée, notre population sacrifiée sur l’autel d’intérêts obscurs. Et dans ce tumulte, chaque posture, chaque mot, chaque silence, chaque déplacement prend un sens politique. Il ne s’agit plus seulement de calculs électoraux ou d’ambitions personnelles, mais bien de la survie de la République.
La communauté internationale, elle, semble jouer la montre, dénonçant du bout des lèvres, mais agissant peu. Combien de rapports, de résolutions, de condamnations restées sans suite ? L’attitude passive de certaines puissances, parfois complices par intérêts économiques, fait douter de la sincérité des discours sur la paix et les droits humains.
Face à ce désengagement, le peuple congolais ne peut rester spectateur. Il a le devoir historique de se tenir debout, de se montrer uni, conscient, résilient. C’est l’heure du réveil citoyen. Dans les rues, sur les réseaux, dans les champs et les écoles, chaque Congolais doit se poser la question : « Que puis-je faire pour sauver mon pays ? »
Quant au gouvernement, il porte une responsabilité écrasante. Assurer la sécurité, rétablir l’autorité de l’État, donner de la clarté sur les alliances, les stratégies, les limites. Il n’est plus temps de communiquer, mais d’agir. Chaque jour qui passe sans action renforcée, sans leadership affirmé, c’est un peu plus de territoire perdu, un peu plus de foi populaire érodée.
Ce pays, si riche, si convoité, nous a été légué au prix de combats, de larmes et de sang. Le défendre est un devoir sacré. Ceux qui, aujourd’hui, pactisent avec l’ennemi, se taisent devant l’horreur ou instrumentalisent la douleur du peuple, sont les fossoyeurs de la République. L’histoire les jugera.
Mais pour les autres, les vrais bâtisseurs, le moment est venu de se lever. Car, dans les heures sombres, ce sont les choix courageux qui dessinent les aubes nouvelles.
La Rédaction
