Ce 27 juin 2025, à Washington, la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda franchiront une étape décisive de leur histoire commune.
Par la signature officielle d’un accord de paix bilatéral, les deux nations s’engagent sur la voie d’un nouvel avenir pour la région des Grands Lacs, longtemps marquée par l’instabilité, la méfiance, et les souffrances humaines.
Ce texte diplomatique, fruit de plusieurs mois de négociations et de médiations soutenues, symbolise une volonté ferme : celle de mettre un terme aux cycles de violence dans l’est de la RDC, de restaurer la souveraineté nationale et de replacer l’État au cœur de l’action publique.
Des institutions au service de la paix
Il ne s’agit pas seulement de signer un accord, mais d’ancrer un nouvel ordre de paix dans le droit, les pratiques et la conscience collective. En ce sens, le rôle du *Parlement congolais* est fondamental. La ratification de cet accord par les deux chambres permettra de le transformer en instrument de droit interne, garantissant sa légalité, sa stabilité et son appropriation par les citoyens.
En portant ce débat au cœur de l’institution démocratique, les parlementaires affirmeront que la paix n’est pas une option politique, mais un impératif national.
Justice, mémoire et réparation
Comme le rappelle si souvent le *Dr Denis Mukwege,* Prix Nobel de la Paix, il n’y a pas de paix sans justice, ni de réconciliation sans vérité. La réparation des souffrances passées, la reconnaissance des crimes, la lutte contre l’impunité et l’accompagnement des victimes doivent accompagner ce processus. Le pardon, s’il est envisagé, ne peut se faire qu’à la lumière de la mémoire, dans le respect des principes de droit et de dignité.
La paix durable exige également la fin de la présence de groupes armés, la réforme de l’appareil sécuritaire, et le retour effectif de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national.
Un Congo tourné vers l’avenir
La paix ouvre une nouvelle ère pour la République Démocratique du Congo : celle du développement, de l’investissement, de l’éducation et de l’intégration régionale. Les réformes institutionnelles et économiques doivent désormais être consolidées afin de permettre une transformation structurelle du pays, à la hauteur des attentes du peuple congolais.
Espoir et responsabilité
Le peuple congolais n’attend plus des discours. Il veut voir la paix dans ses villages, dans ses écoles, dans ses marchés, dans ses hôpitaux. Il mérite que les armes se taisent définitivement. Il mérite un avenir à la hauteur de sa dignité.
Puisse cet accord ne pas être seulement un document diplomatique, mais un acte républicain fort, incarné dans la loi et respecté sur le terrain. Et puisse le Parlement, la société civile, les partenaires internationaux et chaque citoyen en devenir les véritables gardiens.
Christian SAFARI BAGANDA
Éditorialiste et Analyste politique