Éducation : L’école primaire Shirima du régime ECAMR à Mutombo Kaluma : des infrastructures extravagantes, mais une éducation abandonnée

Située à Mutombo Kaluma dans le territoire de Kazumba, l’école primaire Shirima du régime ECAMR incarne aujourd’hui le paradoxe criant de nombreuses institutions éducatives en milieu rural : des infrastructures visibles et ambitieuses, mais un système éducatif abandonné à lui-même.

Ce projet qui semblait prometteur lors de son lancement, notamment par son architecture moderne et ses installations initiales, ne répond plus aux attentes fondamentales en matière d’éducation de base.

Derrière les murs flamboyants et les bâtiments aux allures prestigieuses, la réalité quotidienne des élèves et enseignants est tout autre. L’école manque cruellement d’enseignants qualifiés, de manuels scolaires, et de suivi pédagogique cohérent. Les enfants fréquentent l’établissement sans bénéficier d’un encadrement adéquat, ni de programmes scolaires structurés. L’enseignement y est devenu aléatoire, et les résultats académiques en sont la triste conséquence.

Les causes de cette situation sont multiples, notamment l’absence d’un plan de gestion durable de l’école, le désengagement progressif des autorités éducatives locales, et le manque d’accompagnement des parents d’élèves. Malgré les appels à l’aide de la communauté, aucune action concrète n’a été entreprise pour redresser la situation. L’établissement, qui aurait pu devenir un modèle dans la région, se meurt lentement dans l’indifférence.

Les élèves de Shirima étudient dans des conditions précaires malgré les bâtiments imposants : absence de mobilier scolaire en quantité suffisante, manque de fournitures de base, et une grande instabilité dans le calendrier scolaire. Les enseignants, souvent bénévoles ou non rémunérés, peinent à accomplir leur mission dans un environnement dépourvu de tout soutien logistique et pédagogique.

Il est urgent que les décideurs, tant au niveau local que national, se penchent sur ce cas symptomatique de la mauvaise gouvernance dans le secteur éducatif rural. Le projet Shirima, bien qu’esthétiquement impressionnant, ne peut être qualifié de réussite tant que le contenu éducatif, la formation des enseignants, et le suivi des élèves ne sont pas assurés. Une école, ce n’est pas qu’une façade : c’est avant tout un lieu de savoir et de préparation à l’avenir.
*Nestor Ilo*

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