Peine de mort contre Joseph Kabila : la CCDH dénonce une “justice de vengeance”

Dans un contexte politique particulièrement tendu en République Démocratique du Congo, la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila a provoqué une onde de choc nationale et internationale.

La Commission Congolaise des Droits de l’Homme (CCDH) a fermement réagi en qualifiant cette sentence de “justice de vengeance”, pointant du doigt un procès entaché d’irrégularités et d’instrumentalisation politique.

L’ancien chef de l’État congolais, au pouvoir de 2001 à 2019, a été reconnu coupable de crimes économiques, violation massive des droits humains et complicité d’assassinats politiques selon les autorités judiciaires en charge du dossier. Le verdict a été rendu par une juridiction spéciale récemment mise en place.

Cependant, de nombreux observateurs, y compris des ONG internationales, remettent en cause l’indépendance de cette instance.

La réaction de la CCDH

Dans un communiqué officiel publié ce lundi, la CCDH a exprimé son inquiétude :

« Cette décision ressemble davantage à une justice de vengeance qu’à un véritable exercice impartial du droit », a déclaré Maître Jean-Claude Mbuyi, président de la CCDH.

L’organisation évoque :

  • Une procédure biaisée

  • Un manque d’accès à la défense pour l’accusé

  • L’absence d’observateurs internationaux lors du procès

Justice ou règlement de comptes politique ?

Pour la CCDH, cette condamnation soulève de graves questions sur l’état de droit en RDC. Plusieurs analystes politiques estiment que cette décision pourrait être un moyen de neutraliser définitivement l’influence politique de Joseph Kabila, toujours soutenu par une frange de la population et plusieurs élus.

⚠️ Risque d’instabilité

L’affaire pourrait également raviver les tensions dans certaines provinces, notamment au Katanga, bastion historique de l’ancien président. Des appels à la mobilisation ont déjà commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

Réactions internationales

La condamnation a également suscité des réactions à l’étranger. Amnesty International et Human Rights Watch demandent une enquête indépendante sur la procédure judiciaire.

Des diplomates européens ont exprimé leur préoccupation quant au respect des droits fondamentaux, notamment le droit à un procès équitable.

Position de l’actuel gouvernement

Le gouvernement actuel, dirigé par le président Félix Tshisekedi, affirme que la justice a agi en toute indépendance. Il rappelle que « personne n’est au-dessus des lois », même un ancien chef d’État.

Cependant, cette affirmation est accueillie avec scepticisme dans une partie de l’opinion publique et de la communauté internationale.

Analyse juridique : que dit la Constitution congolaise ?

La Constitution de la RDC garantit le droit à un procès équitable, mais la peine de mort est toujours présente dans l’arsenal juridique, bien que non appliquée depuis plusieurs années. Ce verdict relance donc le débat sur :

  • La légalité de la peine capitale

  • La nécessité d’une réforme de la justice

  • Le rôle des juridictions spéciales

La condamnation à mort de Joseph Kabila marque un tournant majeur dans l’histoire politique de la RDC. Pour la CCDH, cette sentence ne vise pas la justice mais la revanche. Alors que la tension monte dans le pays, l’affaire pourrait avoir des conséquences importantes sur la cohésion nationale et la crédibilité du système judiciaire congolais.

LA REDACTION

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