Dans un revirement politique significatif, Martin Fayulu, figure de l’opposition radicale en République démocratique du Congo (RDC) et président du parti ECiDé, a récemment tenu un discours conciliant, appelant au dialogue national et à une réforme profonde du système électoral.
Ce message a reçu une réponse favorable du président Félix Tshisekedi par l’intermédiaire de sa porte-parole Tina Salama, qui a affirmé que le chef de l’État était prêt à rencontrer son ancien rival.
L’analyste politique kinois Graddy Oloko y voit un signal fort : la possible participation de Martin Fayulu et de son parti ECiDé au prochain gouvernement d’union nationale que prépare le président Tshisekedi. Selon Oloko, plusieurs indices politiques permettent d’envisager cette hypothèse :
1. Un tournant stratégique pour Fayulu
Graddy Oloko souligne que ce changement de ton chez Fayulu témoigne d’un repositionnement stratégique. Longtemps resté en dehors des institutions et fervent critique du régime, Fayulu semble aujourd’hui vouloir peser de l’intérieur. Ce choix pourrait être motivé par :
une volonté de sortir de l’isolement politique,
une pression interne au sein de l’ECiDé pour jouer un rôle plus actif dans la gouvernance,
et une lecture réaliste du paysage politique post-électoral.
2. Tshisekedi en quête d’unité et de légitimité
Pour Graddy Oloko, l’attitude conciliante de Félix Tshisekedi s’inscrit dans une stratégie de consolidation du pouvoir et de légitimation démocratique. En tendant la main à ses adversaires historiques, le président cherche à :
apaiser les tensions post-électorales,
neutraliser une opposition encore influente dans l’opinion,
et renforcer son image d’homme d’ouverture.
3. L’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale
Selon Oloko, tous les éléments convergent vers la formation d’un gouvernement d’union nationale, où seraient intégrées plusieurs figures de l’opposition. Dans cette perspective, Fayulu pourrait obtenir un portefeuille stratégique ou se voir confier une mission politique spéciale, en lien avec les réformes électorales, sujet qui lui tient à cœur.
4. Risques et enjeux
Graddy Oloko n’élude pas les défis d’un tel rapprochement :
une frange de la base de l’ECiDé pourrait percevoir cette ouverture comme une trahison des idéaux d’opposition,
d’autres figures de l’opposition radicale, comme Adolphe Muzito ou Moïse Katumbi, pourraient être marginalisées,
enfin, la cohabitation au sein d’un gouvernement élargi risquerait de créer des tensions internes, notamment autour du partage des responsabilités.
Conclusion : Pour Graddy Oloko, l’évolution du discours politique entre Fayulu et Tshisekedi marque une ouverture politique majeure en RDC. Si cette dynamique se confirme, elle pourrait annoncer **un tournant vers une gouvernance.
L’analyse de Graddy Oloko sur le rapprochement Fayulu-Tshisekedi
