ÉDITORIAL– Pour une unité nationale fondée sur la responsabilité, le dialogue… et la parole attendue des consciences

Par Christian SAFARI BAGANDA  Éditorialiste et Analyste Politique

Ce 2 juin 2025, Martin Fayulu s’est exprimé une fois de plus sur l’unité nationale, dénonçant ce qu’il perçoit comme une dérive menaçant la cohésion de la République. Au-delà de la forme et des positions partisanes, son message soulève des interrogations que nul ne peut ignorer.

La situation à l’Est du pays demeure un drame national. La RDC ne peut tolérer que certaines parties de son territoire soient occupées ou menacées sans réaction vigoureuse. Le gouvernement continue d’agir, avec lucidité et engagement, pour restaurer la paix et l’autorité de l’État.

Dans ce contexte, la voix du *Dr Denis Mukwege* , prix Nobel de la paix et témoin direct des souffrances dans cette région, a résonné avec force. Il a exprimé son profond malaise face à certaines apparitions politiques à Goma, estimant que cela pourrait légitimer, aux yeux de l’opinion, une forme d’occupation de fait. Il a surtout appelé à une approche fondée sur la vérité, la justice et la dignité des victimes.

Mais il n’est pas seul à s’interroger. Et nous aussi, nous devons poser cette question essentielle : *où sont les voix politiques issues de l’Est du pays* ?
Pourquoi Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, fils du Sud-Kivu et figure d’expérience, reste-t-il silencieux alors que ses propres électeurs vivent dans l’angoisse et l’abandon ?
Pourquoi Bahati Lukwebo, autre grand nom de l’Est, choisit-il de ne pas s’exprimer clairement sur les souffrances de sa région natale ?

Lorsque ceux qui ont été élevés par leur peuple accèdent à de hautes fonctions, leur devoir n’est pas seulement d’agir dans les coulisses, mais aussi de parler haut et fort lorsque le pays chancelle. Le silence, dans ce contexte, ne rassure pas. Il désoriente. Il isole.

Le gouvernement, quant à lui, demeure disposé à dialoguer avec toutes les forces vives de la nation, dans le respect de l’ordre républicain et des institutions. Mais ce dialogue n’a de sens que s’il est nourri par des voix sincères, assumées, solidaires de leur peuple.

L’unité nationale n’est pas un slogan. C’est une responsabilité partagée. Et dans les moments critiques, le silence de ceux qui peuvent parler est une parole que l’histoire retiendra.

La Rédaction

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1 comment

Samuel 3 juin 2025 - 15h53
Qu'est ce que fayulu vas apporter pour qu'il y ait une issue favorable sur terrain je dis bien sur le champ de bataille au nord et au Sud kivu ?
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