Dans une interview accordée à _Libre Afrique_ , l’ancien président de l’Assemblée nationale, Olivier Kamitatu, a relancé le débat sur la forme de l’État en République démocratique du Congo.
Il a proposé la mise en place d’un État fédéral, structuré autour de cinq grandes régions : l’Orientale, l’Équateur, le Kongo, le Kasaï et le Katanga.
Cette proposition, largement relayée par la presse congolaise, suscite des réactions contrastées au sein de la classe politique et de la société civile. Si certains estiment que le fédéralisme pourrait être un levier de développement, d’autres y voient une menace pour l’unité nationale.
Parmi les opposants farouches à cette idée figure Prince Epenge, cadre de la coalition LAMUKA, qui n’a pas mâché ses mots :
« Dites à Olivier Kamitatu que le Congo de Lumumba reste un, unitaire et indivisible ! Pas de fédéralisme qui sera une balkanisation déguisée ! »
Il ajoute avec véhémence :
« Le fédéralisme n’est qu’un qualificatif sexy du mot balkanisation ! Même avec de la vaseline, Monsieur Kamitatu, ça ne passera pas. C’est la médiocrité des dirigeants d’hier et d’aujourd’hui qui appauvrit le Congo, pas la forme unitaire de l’État. »
D’autres voix, tant dans la majorité que dans l’opposition, continuent de se prononcer sur la question. Les avis sont partagés : pour certains, un État fédéral permettrait une meilleure répartition des richesses, une gestion plus locale des ressources et un développement harmonisé des régions. Pour d’autres, cette réforme risque d’ouvrir la voie à la division du pays, dans un contexte déjà fragile sur le plan sécuritaire et politique.
Dans ce climat de débat intense, une question fondamentale se pose :
Le moment est-il opportun pour envisager une telle réforme ? Le fédéralisme peut-il réellement conduire au développement ou cache-t-il une tentative de fragilisation de l’unité nationale ?
La Rédaction
