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Analyse critique de la gestion du FONER par Graddy Oloko

by Zionews

En République Démocratique du Congo, le Fonds National d’Entretien Routier (FONER) devait incarner un levier de développement à travers l’entretien des infrastructures routières. Mais selon nos observations et études récentes, le FONER encaisse chaque jour plusieurs millions de francs congolais à travers les péages, vignettes et autres taxes routières — des sommes considérables. Pourtant, l’état du réseau routier reste alarmant, soulevant de profondes interrogations sur la gestion et l’affectation des fonds collectés.

Attributions régaliennes du FONER

Le FONER a pour missions régaliennes :

De collecter les ressources financières destinées à l’entretien routier.

De financer les travaux d’entretien courant et périodique sur tout le territoire.

De garantir une traçabilité et une bonne gestion des ressources publiques liées aux routes.

De contribuer à la mise en œuvre des politiques publiques d’infrastructure.

Ces missions s’inscrivent dans une logique de continuité de l’État et d’aménagement du territoire.

Des millions collectés… mais peu de résultats visibles

Selon les données recueillies sur le terrain, le FONER perçoit quotidiennement des recettes s’élevant à plusieurs millions de francs congolais via :

Les péages routiers installés sur les principaux axes.

La redevance sur les carburants.

Les vignettes de transport et autres redevances.

Malgré cette manne financière :

Les routes nationales et provinciales sont fortement dégradées.

De nombreux travaux annoncés sont non exécutés ou bâclés.

Le réseau routier rural est presque inexistant, maintenant des territoires dans l’isolement.

Mauvaise gouvernance et opacité

Graddy Oloko dénonce :

Une gestion opaque, marquée par l’absence de reddition des comptes et de rapports financiers publics.

La politisation du FONER, avec des nominations motivées par l’allégeance politique plutôt que par la compétence.

Des marchés attribués à des entreprises sans expertise, souvent proches des cercles du pouvoir, entraînant des surfacturations et une qualité médiocre des travaux.

Conséquences sur le plan socio-économique

L’échec du FONER dans la réalisation de ses missions a des impacts concrets :

Coût élevé des transports pour les populations.

Enclavement des zones rurales, nuisant à l’agriculture et au commerce local.

Désintégration territoriale progressive, avec des provinces coupées du reste du pays.

Méfiance des bailleurs de fonds internationaux, freinant les investissements.

Recommandations fortes

Graddy Oloko propose une réforme structurelle du FONER autour de cinq axes :

Transparence financière totale : publication mensuelle des recettes et affectations budgétaires.

Audit indépendant des ressources collectées et utilisées depuis cinq ans.

Digitalisation des paiements (péages, vignettes) pour éviter les fuites de recettes.

Recrutement méritocratique de cadres techniques, en dehors de toute logique politique.

Contrôle citoyen et parlementaire renforcé sur l’exécution des projets financés par le FONER.

Conclusion

Le FONER est à la croisée des chemins : il peut redevenir un outil stratégique pour le désenclavement de la RDC, ou continuer à symboliser l’inefficacité administrative et la mauvaise gouvernance. Pour Graddy Oloko, il est temps que les millions collectés chaque jour par cette institution servent réellement le peuple congolais et non des intérêts particuliers.

Par Graddy Oloko Analyste politique-Kinshasa

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