L’ancienne sénatrice congolaise Francine Muyumba a lancé un pavé dans la mare politique congolaise en dénonçant publiquement la nomination d’étrangers notamment des ressortissants français, belges et canadiens à des fonctions stratégiques au sein de l’État congolais.
Dans une déclaration relayée sur ses réseaux sociaux et reprise par plusieurs médias, elle exige leur démission immédiate, sous peine de poursuites judiciaires pour usurpation de fonction publique et atteinte à la sûreté de l’État.
Une liste promise aux ambassades
Mme Muyumba affirme détenir une liste complète de personnes concernées, avec des preuves à l’appui. Selon elle, cette liste sera transmise aux ambassades de leurs pays d’origine afin que des poursuites complémentaires soient envisagées à l’étranger.
« Servir la Nation au plus haut niveau exige une loyauté totale envers le Congo, sans double allégeance », martèle-t-elle.
Elle précise que la majorité des personnes visées seraient des binationaux, ce qui constituerait, selon elle, une violation flagrante de la Constitution congolaise et un grave conflit d’intérêts.
Le cadre juridique : une nationalité “une et exclusive”
La Constitution de la RDC dispose que la nationalité congolaise est une et exclusive, ce qui exclut officiellement la double nationalité pour les fonctions régaliennes. Dans ce contexte, la présence de ressortissants ayant une autre nationalité dans des postes de souveraineté pourrait effectivement poser un problème légal — à condition que les preuves soient établies.
Des réactions attendues
Pour l’heure, aucune réaction officielle du gouvernement n’a été enregistrée. Toutefois, les déclarations de Mme Muyumba suscitent déjà un vif débat :
Certains estiment qu’elle met le doigt sur une véritable faille dans la gestion de l’État.
D’autres y voient une démarche politisée destinée à attaquer des adversaires ou à gagner en visibilité.
Les ambassades des pays cités pourraient également être amenées à réagir si elles reçoivent officiellement la liste annoncée.
Vers une crise politico-diplomatique ?
Si la liste est rendue publique et que des procédures judiciaires sont effectivement engagées, l’affaire pourrait provoquer :
Des tensions diplomatiques avec les pays concernés.
Des recours juridiques complexes en raison du statut de ces personnes (naturalisation, renonciation éventuelle à une nationalité, etc.).
Un impact politique interne, notamment à l’approche des prochaines échéances électorales.
Par ses propos tranchants, Francine Muyumba relance un vieux débat en RDC : celui de la double nationalité et de l’accès aux fonctions publiques stratégiques. Reste à voir si ses menaces de poursuites se traduiront par des actions concrètes… et quelles en seront les conséquences sur la scène politique et diplomatique congolaise.
Pour Zionnews-tv.net / Jason Kabera