L’organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a publié, mercredi 20 août, un rapport accablant mettant en cause les combattants de l’Alliance des Forces du Changement/M23 (AFC/M23).
Selon HRW, au moins 140 civils auraient été tués au mois de juillet dans une série d’attaques menées dans une quinzaine de villages proches du parc national des Virunga, à l’Est de la République démocratique du Congo.
La plupart des victimes seraient des agriculteurs issus de la communauté hutu, exécutés alors qu’ils travaillaient dans leurs champs.
HRW affirme s’appuyer sur des témoignages directs d’habitants, de personnels de santé, mais aussi de militaires congolais et de membres de groupes armés locaux, ainsi que sur des observations recueillies auprès de la Mission onusienne (MONUSCO).
Kigali également mis en cause
Dans cette enquête, la chercheuse principale de HRW pour la région des Grands Lacs, Clémentine de Montjoye, accuse également des éléments de l’armée rwandaise d’avoir soutenu et accompagné les troupes du M23 lors de ces opérations meurtrières.
Elle avertit : « Si les responsables de ces crimes, y compris au plus haut niveau, ne sont pas traduits en justice, ces violences risquent de se multiplier. »
Le M23 rejette fermement les accusations
De son côté, le mouvement rebelle a catégoriquement rejeté les conclusions de HRW. Dans une déclaration publiée par son porte-parole politique, Lawrence Kanyuka, l’AFC/M23 parle d’un rapport « truffé de mensonges », construit à partir de « faux témoignages » et visant à « légitimer le régime de Kinshasa ».
« Cette publication est une insulte à la vérité et aux véritables principes des droits humains », a-t-il dénoncé, accusant HRW d’avoir été manipulée et d’agir comme un outil de propagande politique.
Silence de Kigali, appel à des sanctions internationales
Si le Rwanda ne s’est pas encore exprimé officiellement, Kigali a par le passé accusé HRW de partialité et de déviation de son mandat initial.
HRW appelle, quant à elle, le Conseil de sécurité des Nations unies et les grandes puissances à prendre des mesures coercitives contre les responsables présumés de ces exactions.
Ce rapport ravive une fois de plus les polémiques régionales autour du rôle du M23 et de ses soutiens présumés, dans un conflit qui continue de semer la mort et la désolation dans l’Est de la RDC.
LA RÉDACTION