La population en colère a tué un homme en tenue des forces armées de la République démocratique du Congo après avoir tiré sur deux individus à Turanga, situé au nord de la ville de Goma dans le territoire de Nyiragongo, pendant la nuit du lundi au mardi 9 juillet.
« Nous sommes fatigués de ces hommes en uniforme qui tracassent la population chaque nuit ici. Ils le font même pendant la journée. » Celui-ci a tiré sur deux personnes sans raison, il voulait les extorquer. La population en colère l’a violemment battu, causant sa mort sur place. Le fait s’est déroulé à quelques mètres du CS Saint-Benoît. On note aussi trois blessés parmi la population, dont deux garçons admis à l’hôpital CBCA Ndosho et une fille dans un centre de santé de la place. « J’ai assisté à la scène et je crois que l’État devrait voir comment mettre de l’ordre dans notre pays », a dit Siuzike Rachel, habitante de Turunga.
Un autre individu soupçonné de vol a été brûlé vif le 5 juillet dernier dans le quartier Katindo, à proximité du camp de l’armée.
D’après les récits, il était accompagné d’un groupe de trois bandits armés qui étaient arrivés sur une moto et avaient dérobé un cambiste. Une source rapporte que le sac de la victime contenait un montant de 4000 $ ainsi que quelques francs congolais.
Des affaires judiciaires populaires ont augmenté dans la ville de Goma et ses alentours. Certains résidents témoignent que c’est la seule façon de se rendre justice, car les bandits sont libérés une fois qu’ils sont devant les tribunaux et qu’ils reviennent dans la ville pour voler et tuer la population.
La 34e région militaire et le conseil urbain de sécurité de la ville de Goma ont lancé l’opération « Safisha Muji wa Goma » (NDLR : pacifier la ville de Goma) dans le but de mettre un terme à la criminalité urbaine à laquelle la ville est confrontée. Depuis, le maire présente publiquement les présumés criminels appréhendés.
« Nous demandons à la justice de voir cette question, parmi les criminels présentés il y a certains visages qui reviennent », avait reconnu le maire, le commissaire supérieur principal Kamand Kapend Faustin.
Depuis le début de cette opération en avril dernier, plus de 200 suspects ont été appréhendés. Le samedi 6 juillet dernier, 5 autres individus soupçonnés de banditisme ont été exposés à la population dans le cadre de cette opération.
