La commune de Ndesha, située dans la ville de Kananga, est depuis plusieurs mois le théâtre d’une montée alarmante de l’insécurité.
Ce climat de peur a poussé la population à adopter des méthodes de justice populaire, souvent brutales, pour se protéger face à l’inefficacité des dispositifs officiels.
Chaque semaine, des cas de lynchages publics et d’incinérations de présumés voleurs sont signalés, créant une atmosphère de terreur et de chaos dans cette partie de la ville.
Ce recours à la violence extrajudiciaire est devenu presque routinier. La foule, exaspérée par les vols à main armée et l’insuffisance de la réponse sécuritaire, prend la loi entre ses mains.
Les présumés malfaiteurs, souvent arrêtés en flagrant délit, sont directement livrés à la vindicte populaire sans aucune forme de procès. Des images insoutenables de corps calcinés en pleine rue circulent régulièrement sur les réseaux sociaux, témoignant de la gravité de la situation.
Les autorités locales, notamment le bourgmestre de la commune de Ndesha, gardent un silence troublant face à cette dérive. Aucune déclaration officielle n’a été faite pour condamner ces actes ou proposer des mesures concrètes afin de restaurer l’ordre et la confiance de la population. Cette passivité institutionnelle contribue à l’érosion de l’État de droit et alimente un cycle de violence incontrôlable.
Les forces de l’ordre, souvent en sous-effectif ou mal équipées, peinent à assurer la sécurité dans les quartiers les plus touchés. Les habitants, livrés à eux-mêmes, n’ont d’autre choix que de s’organiser en groupes de vigilance communautaire.
Mais ces initiatives citoyennes, loin de ramener la paix, dégénèrent souvent en actes barbares qui bafouent les droits humains fondamentaux.
Il devient urgent pour les autorités urbaines et provinciales de prendre des mesures fermes et visibles afin de rétablir l’autorité de l’État à Ndesha. Une stratégie sécuritaire renforcée, appuyée par une communication claire et une justice accessible, est essentielle pour endiguer l’escalade de la violence.
Sans une réaction immédiate, Ndesha risque de sombrer durablement dans l’anarchie et l’impunité. Soucieuse de la sécurité de ses citoyens, la commune mérite un plan d’action rigoureux et une présence effective de l’autorité publique.
Nestor Ilo
