Insécurité urbaine et délinquance juvénile : un défi global, une urgence locale à Kinshasa rapporte Graddy oloko, l’Analyste politique

L’insécurité urbaine est devenue l’un des défis majeurs des grandes métropoles du monde. Que ce soit à Paris, Casablanca, Pretoria, Washington ou Kinshasa, la délinquance juvénile ne connaît pas de frontière.

Elle se manifeste par des vols à la tire, des agressions, la consommation de drogues, et parfois même des formes de criminalité plus organisées. Face à ce fléau global, chaque ville tente de trouver sa propre réponse. Mais pour Kinshasa, la problématique est aggravée par la croissance démographique galopante et le sous-effectif criant de sa police.

Avec une population estimée à plus de 16 millions d’habitants, la capitale congolaise fait face à une pression sécuritaire sans précédent. Pourtant, le nombre de policiers en activité reste largement en deçà des besoins réels. Selon mes analyses, il serait impératif, pour des raisons de sécurité urbaine, que la représentativité policière atteigne au moins 10 % de la population. Ce qui signifierait, pour Kinshasa, un effectif minimum de 1,6 million de policiers.

Cela peut sembler démesuré, mais il ne s’agit pas simplement de chiffres : il s’agit de la sécurité quotidienne des Kinois. Avec un tel effectif, il serait possible d’organiser des patrouilles permanentes dans chaque commune, quartier, marché, axe routier et centre scolaire, assurant une présence dissuasive et une intervention rapide en cas d’incident. C’est aussi l’assurance d’un meilleur encadrement des jeunes, une régulation efficace de la vie urbaine et une réduction notable des actes de délinquance.

La situation actuelle, marquée par un taux d’intervention très faible et un manque flagrant d’équipements pour les forces de l’ordre, ne permet pas de répondre efficacement à la montée de l’insécurité. Le renforcement massif de l’effectif policier, couplé à une réforme de formation, d’éthique et de proximité communautaire, est donc une urgence stratégique.

La jeunesse kinoise n’est pas condamnée à la déviance. Elle est simplement en manque de repères, d’encadrement, d’emplois et de présence étatique. Investir dans la police, c’est investir dans la stabilité et la cohésion de toute la société.

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