Une semaine après sa disparition mystérieuse dans la ville de Goma, le journaliste Jérémie Wakahasha reste toujours introuvable.
Sa famille, plongée dans l’angoisse, vit des jours sombres, tandis que ses collègues et voisins dénoncent un climat de peur croissante pour la presse locale.
Selon les témoignages, Jérémie aurait été enlevé au niveau du rond-point Amour à Mugunga, dans la banlieue ouest de Goma, quelques jours après avoir publié un article sensible sur l’assassinat d’un chauffeur de bus à Kyeshero. Des proches affirment que le journaliste avait reçu des menaces suite à cette publication.
Dans une déclaration poignante, John, confrère et voisin de la victime, décrit l’atmosphère de détresse qui règne dans la maison de Jérémie :
« Mon cher ami, frère et confrère Jérémie, aujourd’hui, dimanche 1er juin, cela fait une semaine que tu as disparu. Une semaine sans voir tes enfants, ta famille, ta femme. Une semaine sans manger… Que notre Dieu te protège là où tu es. »
Mais ce sont surtout les enfants de Jérémie qui incarnent la douleur silencieuse et déchirante de cette disparition :
« Tes enfants n’ont pas dormi depuis que tu es parti. Chaque jour, je passe chez toi, je les vois prier. Les petits ne cessent de pleurer, en criant : Papa, Papa, Papa… », poursuit John, la voix nouée par l’émotion.
Dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu à Goma, les disparitions et menaces contre les journalistes deviennent de plus en plus fréquentes, posant la question de la liberté de la presse dans les zones en crise. Pour l’instant, aucune revendication, ni communication officielle n’a été faite sur la disparition de Jérémie Wakahasha.
Les organisations de défense des droits humains et de la presse sont appelées à agir rapidement, tandis que la famille attend, dans la prière et la douleur, un signe de vie.
« Nous voulons juste que notre papa revienne », murmure l’un de ses enfants, les larmes aux yeux.
Daniel Michombero