Après plusieurs années de silence relatif et de retrait apparent de la scène politique active, l’ancien Président Joseph Kabila refait surface. Sa récente série de consultations à Goma relance les spéculations sur son avenir politique.
Mais c’est surtout son ouverture vers Washington qui soulève des interrogations majeures, tant sur ses intentions que sur les impacts possibles de cette nouvelle démarche pour le peuple congolais.
Les interrogations clés de Graddy Oloko :
1. Quel message veut transmettre Joseph Kabila à travers sa présence à Goma ?
Est-ce un retour calculé vers le terrain politique national ou simplement un rappel de son encrage historique dans l’Est du pays, notamment au Nord-Kivu, région stratégique et historiquement fidèle à sa personne ?
2. Pourquoi maintenant ?
Ce timing, post-élections générales et dans un climat de redéfinition du paysage politique congolais, est-il choisi pour repositionner le FCC (Front Commun pour le Congo) dans les débats nationaux, ou cherche-t-il à influencer l’agenda politique et institutionnel ?
3. Que cache son ouverture vers Washington ?
Est-ce une démarche de lobbying diplomatique, une tentative de repositionnement sur le plan international ou une anticipation d’un rôle de médiateur régional ?
Kabila tente-t-il de rétablir des ponts avec l’administration américaine, après des années de relations tendues durant la fin de son règne ?
4. Le peuple congolais doit-il s’attendre à un retour actif de Joseph Kabila ?
Est-ce un simple jeu de stratégie pour préserver ses intérêts économiques et politiques, ou bien un signal clair d’un come-back électoral, peut-être même pour 2028 ?
Et surtout, dans quelle posture : homme d’État, faiseur de roi, ou faiseur de crise ?
5. Quels bénéfices pour la RDC ?
Ces démarches profiteront-elles réellement aux Congolais ou ne sont-elles que des manœuvres personnelles pour préserver ses réseaux ?
Le pays, confronté à des défis sécuritaires, économiques et institutionnels, peut-il se permettre un duel à distance entre les générations Tshisekedi et Kabila ?
Conclusion de Graddy Oloko :
Pour l’analyste politique Graddy Oloko, le silence de Joseph Kabila n’a jamais été un vide, mais une stratégie. Son retour sur le terrain, doublé d’un virage vers les puissances occidentales, notamment Washington, montre une volonté de redevenir un acteur incontournable.
Mais les Congolais doivent rester vigilants. Car la finalité de cette manœuvre – est-elle nationale, régionale ou simplement personnelle ? – n’est pas encore claire. Ce qui est sûr, c’est que la RDC entre dans une nouvelle phase de recomposition politique, où chaque mouvement d’ancien chef d’État peut peser lourd dans l’équilibre national.
Analyse politique signée Graddy Oloko