Kananga, autrefois considérée comme une ville de potentiel économique au cœur du Kasaï-Central, traverse aujourd’hui une crise sociale et économique alarmante.
Le taux de chômage ne cesse d’augmenter, affectant toutes les couches de la population, y compris les responsables de petites structures et entreprises locales. Ces derniers, autrefois piliers de la vie économique urbaine, se retrouvent désormais sans activité ni revenus stables.
Faute de soutien étatique et d’opportunités concrètes, beaucoup de ces anciens gestionnaires ou chefs de ménage se retrouvent à errer dans les rues, se confondant à ceux qui n’ont jamais eu la chance d’accéder à l’éducation ou à une formation. La frontière entre l’entrepreneur d’hier et le quémandeur d’aujourd’hui devient floue, révélant une dégradation silencieuse du tissu socio-économique de la ville.
Ce phénomène illustre un profond échec du système de relance locale. L’absence de politiques d’accompagnement à la réinsertion, le manque de financements accessibles, et le désintérêt des décideurs face aux réalités de la base ont laissé un vide. Le chômage à Kananga ne se limite plus aux jeunes diplômés ou aux sans-emploi chroniques : il frappe désormais les acteurs de l’économie eux-mêmes.
Il est plus que temps de tirer la sonnette d’alarme. La transformation de responsables économiques en quémandeurs est un signal fort que la situation a atteint un seuil critique. Une réponse urgente, structurée et inclusive est indispensable pour sauver ce qui reste du tissu productif local. Il ne s’agit plus de réagir, mais d’agir.
Nestor Ilo