Une motion de destitution à l’encontre du vice-président Rigathi Gachagua, au Kenya, a été jugée recevable, hier, mardi 1er octobre 2024 par le président de l’Assemblée nationale.
Signée par 291 députés, soit bien plus de la majorité des deux tiers requise, cette motion présente onze griefs.
Les élus l’accusent d’avoir contrevenu à la Constitution, ainsi qu’aux lois kényanes et internationales.
Ils lui reprochent d’avoir enfreint la Constitution, la division ethnique. Gachagua est de plus en plus isolé, tandis que les députés se mobilisent pour sa destitution.
Depuis des mois, le torchon brûle entre le président William Ruto et son numéro 2.
Cette motion de censure pourrait bouleverser l’équilibre du pouvoir au sein du gouvernement.
Ce bras de fer entre le président William Ruto et son numéro deux pourrait bien ouvrir un nouveau chapitre dans l’instabilité politique au Kenya
Depuis plusieurs mois, les relations entre le président William Ruto et son vice-président Rigathi Gachagua sont marquées par une forte détérioration. Ce dernier a critiqué à plusieurs reprises les décisions de son supérieur, notamment après les manifestations meurtrières de juin et juillet 2024. Gachagua, qui vient de la région stratégique du Mont Kenya, a joué un rôle clé dans la victoire de Ruto aux élections de 2022. Mais aujourd’hui, il se retrouve en porte-à-faux avec la ligne gouvernementale. Il est accusé par ses pairs de diviser la nation.
Les accusations portées contre le vice-président :
Les principaux reproches à l’encontre de Rigathi Gachagua concernent ses discours publics, jugés provocateurs et incitant à la division ethnique. Il est également accusé de saper l’autorité du gouvernement en place et d’avoir contribué indirectement à alimenter les manifestations qui ont secoué le pays en milieu d’année. En outre, des allégations de corruption viennent assombrir son image, renforçant les critiques. La motion de censure déposée au Parlement par plusieurs législateurs semble bien partie pour obtenir le soutien nécessaire.
La motion de destitution prend de l’ampleur au Parlement. Selon le chef de la majorité présidentielle à l’Assemblée, Kimani Ichung’wah, de nombreux députés ont déjà apposé leur signature. Certains médias locaux rapportent que près de 250 législateurs auraient déjà signé en faveur de la motion, bien au-delà du tiers requis pour qu’elle soit débattue au Parlement. Les partisans de cette démarche semblent confiants quant à l’issue de ce processus.
Face à cette tempête politique, Rigathi Gachagua ne compte pas se laisser faire. Il dénonce une cabale orchestrée par le président Ruto, affirmant que cette motion ne pourrait voir le jour sans son aval. Soutenu par une partie de l’électorat de sa région natale, le vice-président se montre défiant, déclarant que « deux cents personnes ne peuvent pas renverser la volonté du peuple ». Il a également tenté, en vain, de bloquer la motion via des actions en justice auprès de la Haute Cour.
La montée des tensions entre Ruto et Gachagua inquiète la population et suscite des doutes quant à la stabilité du gouvernement.
Cicéron Alimeti.