Alors que le mois de juin annonce traditionnellement la saison sèche en République Démocratique du Congo, Kinshasa s’est réveillée les pieds dans l’eau, ce vendredi 14 juin 2025. Une pluie torrentielle, tombée toute la nuit, a surpris les Kinois, causant d’importants dégâts matériels et humains dans plusieurs quartiers de la capitale.
À Limete, 1ère rue, par exemple, la montée soudaine des eaux, favorisée par le débordement de la rivière Kalamu et l’engorgement persistant des caniveaux, a rendu toute circulation impossible.
Pourtant, selon les experts climatologiques, la saison sèche débute normalement autour du 15 mai. Les dernières prévisions annonçaient encore quelques averses jusqu’au 25 mai, mais rien ne laissait présager un tel déluge à la mi-juin.
« Rien ne ressemble à la saison sèche ! », s’indigne un habitant. En effet, la poussière, le froid sec et l’absence de pluie — signes typiques de cette période — sont complètement absents cette année. Une anomalie climatique inquiétante.
En réaction, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, n’a pas mâché ses mots. Interrogé lors d’une émission à la radio, il a laissé éclater sa frustration :
> “Nous attendons toujours la saison sèche pour réparer les routes. Mais quand nous lançons les travaux, la pluie vient tout gâcher. La pluie m’énerve !”
Face à cette situation, les autorités provinciales ont lancé une opération de démolition des constructions anarchiques, principalement dans les zones à risque, où de nombreuses maisons ont été érigées sans respecter les normes urbanistiques.
Mais pour beaucoup, cette réponse reste insuffisante face à un phénomène qui, visiblement, dépasse les seules erreurs humaines : un climat déréglé, une planification urbaine déficiente, et une population livrée à elle-même.
Nestor Fuluma.