En analysant les multiples plans de développement qui se succèdent en République démocratique du Congo, l’Analyste politique Graddy Oloko s’interroge avec gravité sur la viabilité de projets gouvernementaux souvent limités à une durée d’un, trois ou cinq ans.
Comment un pays aussi vaste, aussi riche en ressources mais aussi profondément marqué par les séquelles de l’instabilité politique, économique et institutionnelle, peut-il véritable
ment aspirer à un développement durable sur la base de programmes aussi courts et parfois incohérents ?
Graddy Oloko insiste : « Le développement d’un pays comme la RDC ne peut pas se concevoir sans une vision à long terme, un plan structuré sur 20 voire 30 ans, qui transcende les régimes et les clivages politiques. » Il cite l’exemple de la Chine, qui sous la direction de Mao Tsé-Toung, a bâti une trajectoire de développement pensée sur plusieurs décennies, avec des piliers fondamentaux tels que l’industrialisation, l’éducation, l’infrastructure, et la souveraineté économique.
Pour Oloko, il est impératif que la classe politique congolaise – majorité et opposition confondues – accepte de s’asseoir avec la société civile, les experts et les communautés locales pour réfléchir à une vision partagée du pays à long terme. Il ne s’agit pas seulement d’élaborer un plan théorique, mais de poser les fondations d’un pacte national de développement, à l’image de ce qui se fait dans plusieurs pays émergents.
Il plaide également pour l’adoption de la culture de la continuité dans la gestion de l’État. « Chaque nouveau président ou gouvernement ne devrait pas recommencer à zéro, mais plutôt s’inscrire dans la continuité des réformes et projets durables déjà entamés. » Cette notion est essentielle si l’on veut éviter le gaspillage de ressources et le sabotage institutionnel.
En conclusion, Graddy Oloko appelle à un réveil collectif : « Il est temps de sortir de la logique de survie et d’urgence, et d’entrer dans celle de la vision, de la planification et de l’unité nationale autour d’un projet de société ambitieux. Le destin de la RDC se joue maintenant. »
Réflexion de l’Analyste politique Graddy Oloko