Une situation tendue prévaut depuis ce jeudi matin dans l’agglomération de Njiapanda-Manguredjipa, au nord du territoire de Lubero, province du Nord-Kivu.
Cette tension fait suite à une attaque des Forces démocratiques alliées (ADF) survenue dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 mai 2025.
C’est la première fois que cette agglomération, notamment le quartier Mambembe, situé sur la route Butembo-Manguredjipa, est ciblée par une telle incursion.
Le bilan provisoire fait état de deux civils tués, plusieurs maisons d’habitation et boutiques incendiées, ainsi qu’un camion et une moto brûlés. La société civile locale déplore également des blessés et des personnes portées disparues.
Katembo Kabunga Fiston, président de la société civile de Njiapanda, exprime son incompréhension face à cette attaque survenue à seulement un kilomètre des positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de l’armée ougandaise (UPDF). Il appelle les autorités à intervenir rapidement pour éviter de nouvelles bavures.
En réaction, les jeunes de la localité ont acheminé le corps d’une des victimes au bureau du sous-commissariat de la Police nationale congolaise (PNC) de Njiapanda, dénonçant ainsi l’inefficacité de la coalition FARDC-UPDF, qui n’a pas réagi malgré les alertes lancées par la population.
Conséquence : toutes les activités sont paralysées. Les écoles et les commerces sont restés fermés ce jeudi matin. Par ailleurs, la préTENASOSP a été suspendue dans la région.
Par ailleurs, une nouvelle attaque attribuée aux ADF a été signalée ce jeudi 8 mai à Maseme, une localité située au sud du secteur de Bapere. Selon des sources locales, plus de huit civils ont été tués lors de cette incursion.
Le bilan reste provisoire, mais les corps des victimes gisent encore sur place. Cette attaque survient le même jour que celle de Njiapanda-Manguredjipa, illustrant la persistance de l’insécurité dans le territoire de Lubero.
Maua Grace et Jerlas Mashauri