Dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre 2025, une attaque attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) a frappé le village de Ntoyo, situé à environ 5 kilomètres à l’est de Manguredjipa, sur la route Butembo-Manguredjipa, dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
Selon les autorités locales, le bilan provisoire fait état d’au moins 71 morts. Les assaillants ont surpris la population alors qu’elle était rassemblée pour une veillée funèbre. Des civils sont portés disparus, et le bilan pourrait s’alourdir.
Maître Monga Mabanga Julion, fonctionnaire délégué basé à Njiapanda, a indiqué que plusieurs motos, véhicules et maisons ont été incendiés.
Il a précisé : « Nous avons trouvé un bilan de 71 personnes tuées, 14 maisons incendiées, deux véhicules incendiés, 14 motos brûlées, mais aussi des femmes et des enfants portés disparus en brousse. Le village est vidé ; seuls les agents de l’ordre y sont présents.
L’exécutif provincial, récemment en visite, a promis de renforcer la sécurité. Nous espérons une réponse rapide. Si des humanitaires entendent ce cri d’alarme, qu’ils viennent en aide aux populations. »
Bien que l’incertitude règne autour du bilan exact de cette attaque, d’autres sources indiquent également cinq blessés et quatre filles portées disparues.
Du côté de la société civile, l’attaque a été condamnée avec fermeté. Célestin Baekwa, cadre de la société civile dans le secteur de Bapere, appelle les forces conjointes FARDC-UPDF à lancer des opérations dans la brousse pour libérer les otages. Il a déclaré : « Nous, comme société civile du secteur de Bapere, condamnons cet acte de sabotage que l’ennemi manifeste à l’encontre de la population paisible, sous les yeux des services de sécurité censés nous protéger. Nous appelons l’opération conjointe FARDC-UPDF, ainsi que les Wazalendo, à intensifier les opérations pour traquer les ADF dans les profondeurs du secteur de Bapere. »
C’est la première fois que ce village du groupement Bapakope est attaqué par les ADF, un carnage d’une ampleur jamais vue dans cette zone. Les villages situés sur la route Njiapanda-Manguredjipa sont désormais vidés de leurs habitants, qui se sont déplacés vers Njiapanda et le centre de Manguredjipa.
Maua Grace