Lubero : Cyprien Sangala dénonce l’inaction militaire après les massacres de Byambwe, Mabyango, Masingi et Ntoyo

Après l’attaque meurtrière perpétrée par les rebelles ADF à Byambwe, dans le chef-lieu du groupement Manzia, chefferie de Baswagha en territoire de lubero, les notables de la région expriment leur profonde indignation.

Cyprien Sangala, notable de Byambwe, dénonce ce qu’il qualifie de « sabotage manifeste » des services de sécurité face aux massacres survenus à Byambwe, Mabyango et Masingi.

Il rappelle également l’inaction des forces de sécurité lors de l’attaque des ADF à Ntoyo, dans le secteur de Bapere, une autre tuerie qui avait coûté la vie à une cinquantaine de civils.

Selon lui, l’armée congolaise doit comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de la mort d’innocents, mais aussi d’une preuve flagrante que l’ennemi ne reconnaît plus l’autorité des forces loyalistes sur le terrain.

Il évoque la faiblesse opérationnelle des FARDC et de leurs partenaires de l’UPLC (Union de patriotes pour la libération du Congo) et de l’UPDF, estimant que la population est désormais abandonnée à son sort. « Plus rien ne garantit une vie sécurisée dans le groupement Manzia », déplore-t-il.

Alors que l’attaque au centre de santé de référence de Byambwe a duré plusieurs heures, à partir de 22 heures, Cyprien Sangala affirme qu’aucun élément des FARDC ni des Wazalendo n’est intervenu.

Pourtant, souligne-t-il, ces combattants vivent dans la région depuis quatre ans, nourris et soutenus par la population locale. Il remet en question le concept de « mariage civilo-militaire », qu’il considère désormais comme un simple slogan destiné à camoufler une incapacité structurelle.

Cyprien Sangala appelle à une prise de conscience collective : « Une véritable révolution populaire est la seule voie pour répondre aux attentes de la population et mettre fin à ces violences récurrentes. »

Très éprouvé par la perte de membres de sa famille dans ces attaques, il estime que l’axe Manguredjipa est en train de disparaître de la carte du territoire. Il s’étonne que cette contrée, pourtant hautement stratégique, ne bénéficie pas d’une protection renforcée, alors que le territoire de Lubero ne cesse de se rétrécir. Il recommande enfin la délocalisation de tous les Wazalendo vers la RAD (Réserve armée de la défense) afin de permettre une nouvelle stratégie sécuritaire.

Lors de la double attaque survenue dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 novembre 2025 à Byambwe et Mabyango, vingt-six (26) civils ont été tués. Parmi les victimes figurent quinze patients massacrés au centre de santé de Byambwe, une structure dirigée par des sœurs religieuses.

Le jour suivant, les terroristes présumés ADF ont également mené une autre incursion dans le village de Masingi, une bourgade agricole, toujours dans le groupement Manzia, en chefferie de Baswagha, territoire de Lubero. Cette nouvelle attaque a causé d’importants dégâts matériels et semé la panique dans la région.

Maua Grace

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