La relance des activités scolaires dans la sous-division de Njiapanda, suspendues à la suite de l’attaque des ADF à Ntoyo la nuit du 8 au 9 septembre où plus de 70 civils avaient été tués, dont 4 enseignants, fait l’objet d’un profond désaccord entre les parties concernées.
Réunis ce vendredi 19 septembre 2025 dans la salle Safina de Njiapanda, au nord du territoire de Lubero dans la province du Nord-Kivu, les chefs d’établissements, enseignants et parents ont répondu à l’invitation du fonctionnaire délégué local, Maître Monga Mabanga Julion.
Après un long moment d’échange entre le représentant du gouverneur militaire dans cette zone et les autorités scolaires, chefs d’établissements, parents et syndicalistes, aucun consensus n’a été trouvé.
L’autorité locale a annoncé la reprise des cours dès ce lundi 22 septembre, insistant sur l’importance de la continuité pédagogique malgré le contexte sécuritaire. Monga Mabanga précise que la décision de la rencontre était de reprendre les cours le lundi prochain.
Il a demandé aux syndicalistes l’apaisement, soulignant qu’ils sont aussi parents et que leurs enfants sont également victimes de ces mesures de suspension des activités scolaires. “Je viens vers les syndicalistes pour qu’ils reviennent à la raison parce que l’éducation est nationale.
Sur toute l’étendue de la RDC, on est en train d’étudier. Nous devons parler le même langage et que chacun prenne ses responsabilités. Je demanderais aux parents d’envoyer les enfants à l’école”, a lancé Monga Mabanga Julion.
De leur côté, les enseignants ont rejeté cette décision. Par la voix de leur porte-parole Philémon Kitumbu, ils appellent les parents à garder les enfants à la maison.
Kitumbu Philémon, porte-parole de la synergie des syndicats des enseignants de la sous-division de Njiapanda, indique que la reprise des cours sera conditionnée par le rétablissement total de la paix sur toute l’étendue de cette entité scolaire de la province éducationnelle Nord-Kivu 2.
“On ne peut pas courir derrière le calendrier dans une région où il y a de l’insécurité. On risque de perdre sa vie en disant que le calendrier doit être respecté ou l’année doit être sauvée.
Nous demandons à nos agents sécuritaires de prendre en bonne main leurs actions et surtout leur travail et à notre tour, en tant que professionnels de la craie, nous reprendrons les activités s’ils boutent hors d’état de nuire l’ennemi dans notre sous-division avant le 31 décembre.
On appellera les enseignants d’une façon extraordinaire en assemblée pour voir comment rouvrir les écoles”, a déclaré Kitumbu Philémon.
À ce jour, la rentrée scolaire reste incertaine dans cette région encore sous la menace sécuritaire caractérisée par les massacres des ADF.
Avant le lancement de la grève, l’administrateur militaire du territoire de Lubero, Colonel Alain Kiwewa, avait pourtant appelé les enseignants à reprendre le chemin de l’école et avait garanti leur sécurité. Les enseignants n’avaient pas opté pour cette démarche et voulaient plutôt voir toute la sous-division en sécurité.
Maua Grace