Une délégation d’autorités militaires en provenance de Rughenda, dans la ville de Butembo, a échangé ce mercredi 14 mai 2025 avec les différentes couches de la population de l’axe Manguredjipa.
À l’ordre du jour : la situation sécuritaire préoccupante, marquée par les incursions répétées des rebelles ADF.
La rencontre s’est tenue à l’École Primaire Masapi de Njiapanda, en territoire de Lubero. Conduite par le commandant du 3416ᵉ régiment des FARDC, la délégation militaire a écouté les doléances d’une population profondément meurtrie par les violences.
Trois revendications majeures ont été formulées par les participants :
1. Le remplacement total du commandement militaire basé dans la région, jugé passif face à l’ennemi ;
2. Le lancement urgent d’opérations militaires de grande envergure pour neutraliser les ADF ;
3. Le retrait immédiat de tous les faux Wazalendo actifs dans l’ensemble de l’axe Manguredjipa.
En réponse, le chef de la délégation militaire a assuré que des résolutions concrètes étaient en cours d’élaboration. Il a également promis de transmettre les préoccupations de la population à sa hiérarchie.
Les réactions des habitants restent partagées. Certains saluent une lueur d’espoir, tandis que d’autres se montrent sceptiques, rappelant que de nombreuses promesses similaires ont été faites dans le passé sans résultats concrets — pendant ce temps, les civils continuent de périr.
Présent à la rencontre, Kakule Kagheni Samuel, président de la société civile du secteur de Bapere, a salué l’initiative de l’armée. Il s’est dit prêt à accompagner les efforts des FARDC. Il a par ailleurs confirmé le lancement d’une série de journées sans activités dès ce jeudi 15 mai, pour une durée de quatre jours, soit jusqu’au dimanche 18 mai. L’objectif est de manifester le soutien populaire aux futures opérations militaires.
Kagheni Samuel, qui relaie la voix des structures citoyennes locales, des confessions religieuses et des leaders communautaires, a précisé que toutes les activités resteront strictement suspendues pendant cette période. Seules les messes et cultes religieux seront autorisés. Il a exhorté les habitants à rester chez eux, à éviter toute forme de trouble, de pillage ou de violence. Les écoles, les commerces, les moyens de transport et toutes les autres activités resteront fermés.
Pour rappel, la semaine dernière, les localités de Njiapanda et Maseme ont été la cible d’attaques sanglantes attribuées aux ADF. Plusieurs civils ont été tués, des maisons et des véhicules incendiés.
Jerlas Mashauri et Grace Maua