L’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), section du Kasaï Central, a formellement interdit aux journalistes de la province de participer à la marche de contestation prévue ce mercredi 16 juillet 2025 à Kananga.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions politiques accrues, après la déchéance du bureau de l’Assemblée provinciale du Kasaï Central, récemment opérée sous l’impulsion du Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemin Shabani.
Le président sectionnaire de l’UNPC/Kasaï Central, M. Adely Kabasubabo, a rappelé ce mardi 15 juillet 2025 que le rôle du journaliste est d’observer et de rapporter les faits de manière neutre et professionnelle, et non de s’associer à des actions politiques ou partisanes. « Nous mettons en garde tout journaliste qui se fera identifier comme acteur dans cette marche contre une décision administrative émanant d’une autorité compétente », a-t-il déclaré dans un point de presse à Kananga.
Selon M. Kabasubabo, les journalistes qui se positionneraient publiquement en faveur du bureau déchu de l’Assemblée provinciale risquent des poursuites judiciaires, pour violation de l’éthique et des lois régissant la presse en République Démocratique du Congo. Il a insisté sur le fait que tout engagement dans ce mouvement aux côtés de la société civile serait considéré comme une infraction aux principes de neutralité et d’impartialité.
La marche de contestation, organisée par certaines structures de la société civile en soutien aux membres du bureau destitué, vise à dénoncer ce qu’ils qualifient de « coup de force politique » orchestré par le VPM Jacquemin Shabani. Ce dernier, de son côté, affirme avoir agi dans le strict respect des lois et au nom de la stabilité institutionnelle dans la province. Le climat politique reste tendu à Kananga, où les forces de l’ordre se préparent à encadrer la manifestation.
L’UNPC/Kasaï Central appelle donc tous les journalistes à la prudence, au respect des règles déontologiques, et à s’abstenir de toute implication dans des activités susceptibles de compromettre leur crédibilité professionnelle. « Notre responsabilité est de protéger l’image de la presse congolaise et non de la transformer en instrument de combat politique », a conclu M. Kabasubabo.
Nestor Ilo