Le Mali traverse une nouvelle phase d’instabilité alors que les tensions entre la junte militaire au pouvoir et plusieurs groupes armés du nord se sont considérablement aggravées ces dernières semaines.
Cette recrudescence des hostilités survient près d’un an après le retrait définitif de la MINUSMA (Mission des Nations Unies au Mali), laissant un vide sécuritaire dans une région déjà fragilisée par l’insécurité chronique et les rivalités communautaires.
Escalade des violences dans le nord
Depuis la mi-août 2025, des affrontements meurtriers ont éclaté dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou, opposant les Forces armées maliennes (FAMa) à une coalition de groupes armés, notamment la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et des factions jihadistes affiliées à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).
Des sources locales rapportent que plus de 80 combattants et civils ont été tués en deux semaines, tandis que des milliers de familles ont fui leurs villages pour se réfugier vers les zones plus sûres du sud et les pays voisins, notamment le Niger et la Mauritanie.
Selon un habitant de Kidal joint par téléphone :
« Nous vivons dans la peur permanente. L’armée et les groupes armés se battent, mais c’est toujours la population qui paie le prix fort. »
La junte dénonce un « complot » étranger
Dans une allocution télévisée le 4 septembre 2025, le chef de la junte et président de transition, le colonel Assimi Goïta, a accusé certains pays étrangers de soutenir indirectement les groupes armés pour déstabiliser le Mali.
« Le peuple malien doit savoir que nos ennemis ne se trouvent pas uniquement à l’intérieur de nos frontières. Nous faisons face à une agression planifiée, financée par ceux qui refusent de voir le Mali se relever et recouvrer sa souveraineté. »
Il a annoncé le renforcement des opérations militaires dans le nord, avec le déploiement de nouvelles unités appuyées par des drones et du matériel fourni par les alliés du Mali, notamment la Russie.
LA RÉDACTION