À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce samedi 3 mai 2025, l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), section de Masisi, a tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de travail extrêmement précaires des journalistes dans cette partie du Nord-Kivu, sous contrôle des rebelles du M23.
Félix Balume Hangi, coordinateur de l’UNPC/Masisi, a dressé un bilan alarmant : au moins deux journalistes ont été tués en 2024 par des porteurs d’armes. Il s’agit de Barthélemy Kubanabandu de Kitsanga et de Bwira Bwalitse de la radio communautaire de Kalembe.
Outre les pertes humaines, plusieurs stations de radio ont été contraintes de cesser leurs activités en raison des menaces et des actes de vandalisme perpétrés par les rebelles. La radio communautaire de Mweso (RCM), par exemple, a vu ses équipements pillés par des éléments du M23 le 23 septembre 2024, selon les témoignages de son directeur.
De même, la Radio Communautaire pour la Paix de Bashali (RCPB), émettant depuis Kitshanga, a été vandalisée le 4 février 2023, avec le vol de nombreux équipements essentiels.
Face à ces menaces, plusieurs radios locales, dont la RCM, la RCPB et la radio CORAKI FM de Kitshanga, ont été contraintes de suspendre leurs émissions pour protéger leur personnel et leurs équipements.
« On ne peut pas parler de liberté de la presse dans le territoire de Masisi, car les journalistes ne sont pas libres. Ils travaillent sous la menace constante », a déclaré Félix Balume Hangi. Il appelle les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour assurer la sécurité des professionnels des médias et garantir la liberté de la presse dans cette région.
La situation à Masisi illustre les défis majeurs auxquels sont confrontés les journalistes en zones de conflit, où l’exercice de leur métier devient périlleux, mettant en péril le droit à l’information des populations locales.
Maua Grace