Les plaintes se multiplient parmi les déplacés fuyant les récentes attaques des ADF dans le secteur de Bapere, en territoire de Lubero. Plusieurs affirment être contraints de payer jusqu’à 100 000 francs congolais, soit près de 40 dollars américains, pour rallier Butembo depuis Njiapanda, un trajet d’environ 75 kilomètres.
Les taximen opérant sur cet axe rejettent ces accusations. Selon SHUKURU KAGHAMBIRE MUSUBAO, secrétaire de l’ATAMOVE (Association des Taximen Moto et Véhicule), section Njiapanda, le tarif officiel reste fixé à 10 dollars par personne.
« Ce sont des individus non identifiés qui se font passer pour des taximen et abusent de la détresse des passagers », explique-t-il, tout en appelant les voyageurs à vérifier l’identité des conducteurs avant d’embarquer.
Il affirme que l’ATAMOVE n’a, jusqu’ici, reçu aucune plainte formelle, mais reste ouverte à toute dénonciation. « Nos portes sont ouvertes. Que toute personne victime d’abus vienne se plaindre. Nous sommes prêts à intervenir », assure-t-il.
La route Butembo-Manguredjipa, qui relie cette partie nord du territoire de Lubero à la ville de Butembo, est devenue un couloir de fuite pour des milliers de civils échappant aux violences. Ce n’est pas la première fois que des abus tarifaires sont signalés , en juin 2024, des cas similaires avaient déjà été dénoncés, juste après les premières incursions des ADF dans la zone.
Face à ces tarifs jugés inaccessibles, certains déplacés n’ont d’autre choix que de parcourir les plus de 70 km à pied, au péril de leur sécurité.
Maua Grace