PAGE NOIRE À L’UNILU : LE PROFESSEUR JEAN-PIERRE BIRANGUI S’EST ÉTEINT, LA CRAIE EN MAIN

Lubumbashi pleure. La communauté académique congolaise vient de perdre l’un de ses esprits les plus brillants, le professeur ordinaire Jean-Pierre Birangui, enseignant à la Faculté de Psychologie et Sciences de l’Éducation de l’Université de Lubumbashi (UNILU) et Secrétaire général académique à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers (ISAM/Lubumbashi).

Un homme de science, de rigueur et de passion, qui a rendu son dernier souffle au milieu de ce qui avait toujours été sa vie : la salle de classe.

Selon les témoignages recueillis, le professeur s’est effondré alors qu’il dispensait un cours magistral, craie en main, devant ses étudiants.

Transporté d’urgence à l’hôpital Don Bosco, les médecins n’ont pu que constater son décès. Une disparition soudaine, brutale, qui plonge l’UNILU, l’ISAM et tout le corps académique congolais dans un deuil profond.

Un enseignant dévoué et un chercheur engagé

Professeur ordinaire de psychologie clinique, Jean-Pierre Birangui était reconnu pour son expertise, mais aussi pour sa pédagogie. Passionné, il ne se contentait pas de transmettre des connaissances : il formait, orientait et inspirait ses étudiants. Son enseignement était marqué par une profonde humanité et une rare capacité à rapprocher la science des réalités congolaises.

Auteur de l’ouvrage Deuil et état de stress post-traumatique en République Démocratique du Congo (2015), il s’était particulièrement investi dans la recherche sur la souffrance psychologique et la résilience dans un pays souvent meurtri par des crises répétées.

Ses travaux avaient trouvé écho au-delà du milieu académique, car ils donnaient une voix scientifique aux blessures invisibles de nombreuses familles congolaises.

En 2019, il avait aussi contribué à des projets de réflexion psychosociale autour de l’épidémie d’Ebola, témoignant de son engagement constant pour mettre la psychologie au service des grandes urgences sanitaires et sociales.

Le choc dans la communauté académique

La nouvelle de son décès a provoqué une onde de choc à Lubumbashi et dans toute la RDC. Étudiants, collègues et amis décrivent un homme simple, accessible et profondément attaché à sa mission d’enseignant.

« Le professeur Birangui est mort comme il a vécu : au service de ses étudiants, la craie dans la main, dans un geste d’amour pour son métier », témoigne un enseignant de l’UNILU.

La perte est immense pour l’Université de Lubumbashi, institution déjà frappée à plusieurs reprises par la disparition de figures majeures de son corps professoral. Elle l’est tout autant pour l’ISAM, où il occupait des fonctions de haute responsabilité académique.

Un héritage vivant

Au-delà de la douleur, le professeur laisse un héritage intellectuel et humain. Ses écrits, ses cours et l’impact qu’il a eu sur des générations d’étudiants continueront à parler pour lui. Son décès rappelle, avec une cruauté saisissante, le dévouement et les sacrifices quotidiens des enseignants congolais, souvent confrontés à des conditions difficiles mais qui poursuivent leur mission avec foi et persévérance.

L’adieu au Baobab

Le professeur ordinaire Jean-Pierre Birangui était plus qu’un simple enseignant : il était un baobab, une figure tutélaire de la psychologie clinique en RDC. Sa mort, en pleine transmission du savoir, illustre le don total de soi pour l’éducation.

Alors que l’UNILU et l’ISAM préparent ses hommages officiels, une certitude demeure : l’histoire de l’enseignement supérieur congolais retiendra à jamais le nom de ce professeur qui a choisi de vivre et de mourir avec sa mission – éduquer.

Repose en paix, Grand Professeur

Pour Zionnews-tv.net/Jason Kabera

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