Depuis plusieurs jours, des informations faisant état de perquisitions dans les résidences de l’ancien président Joseph Kabila circulent sur les réseaux sociaux et dans certaines presses. Mais sur le terrain, les faits semblent beaucoup plus nuancés.
À Kingakati, dans la ferme privée de Joseph Kabila située à l’est de Kinshasa, aucune opération de perquisition n’a été constatée. Selon les responsables du parc, aucun service de sécurité ni agent en uniforme ne s’est présenté sur les lieux. L’atmosphère y reste calme et rien ne laisse entrevoir une intervention des forces de l’ordre.
En revanche, à la 18ᵉ rue Limete, les agents de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) et ceux de la DEMIAP (renseignements militaires) sont revenus sur place pour fouiller des conteneurs qui n’avaient pas encore été ouverts lors d’une précédente visite. Selon le gérant de la concession, aucun élément compromettant n’a été trouvé jusqu’à présent.
Ces actions ont aussitôt suscité des réactions du PPRD, le parti de Joseph Kabila. Son secrétaire permanent adjoint, Ferdinand Kambere, a dénoncé ce qu’il qualifie de “chantage politique” orchestré par le pouvoir en place. Selon lui, ces perquisitions s’inscrivent dans une série de provocations visant à intimider et affaiblir le camp Kabila. Il a rappelé, entre autres, l’expulsion de Zoé Kabila de son bureau à Kinshasa, les pressions autour de la Fondation M’zée et des tentatives de démolition du mur de la résidence de Gombe, survenues en septembre 2023, sans autorisation légale.
Dans le même climat de tension, le président Félix Tshisekedi a, en août 2024, accusé son prédécesseur de préparer une insurrection et d’être lié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC), un mouvement politico-militaire associé notamment à la rébellion du M23. Des accusations que le camp Kabila rejette en bloc.
La Rédaction
