RDC – Erik Prince, mercenariat moderne et “sécurité contre minerais” : un contrat controversé avec Kinshasa

En décembre 2024, selon un rapport confidentiel des Nations unies, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a signé un contrat de cinq ans avec Erik Prince, fondateur de la célèbre société militaire privée Blackwater, désormais connue sous le nom d’Academi.

Ce partenariat controversé prévoit la sécurisation de plusieurs provinces de l’Est du pays, notamment le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri à travers un vaste dispositif combinant troupes formées, moyens aériens et drones armés.

Selon les experts onusiens, Prince opère via un réseau complexe d’entreprises, dont plusieurs sont enregistrées aux Émirats arabes unis. Le contrat engloberait la mise en place d’une « police minière » chargée de collecter les recettes issues des industries extractives congolaises, lesquelles serviraient à financer ces opérations militaires. Ce schéma, qualifié par certains d’”échange minerais contre sécurité”, suscite déjà de vives inquiétudes parmi les observateurs de la gouvernance et de la souveraineté de la RDC.

Des investigations de Reuters et du Wall Street Journal ont révélé que le président Félix Tshisekedi aurait adressé une lettre à Donald Trump, ancien président américain, dans laquelle il proposait un partenariat stratégique : aider militairement la RDC à neutraliser les rebelles du M23 en échange d’un accès privilégié aux ressources minières critiques, notamment le cobalt et le cuivre. Dans ce cadre, Erik Prince aurait été positionné comme acteur clé de cette coopération.

Toujours selon ces sources, le projet initial devait être déployé dans l’Est du pays, mais a finalement été redirigé vers le Katanga, au sud, en raison de la pression exercée par les groupes armés dans les zones de Goma.

Serge IRENGE

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