RDC – Gouvernance sous tension : Quand l’exécutif devient le cœur des critiques

Éditorial

Dans un contexte politique de plus en plus délétère, plusieurs voix s’élèvent, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, pour dénoncer l’échec patent de la gouvernance actuelle en République démocratique du Congo.

Au cœur des critiques : la Présidence de la République et le Gouvernement central, accusés d’être les véritables artisans du chaos généralisé qui gangrène le pays depuis sept ans.

Alors que les regards semblent se tourner vers les présidents des deux chambres du Parlement, des parlementaires rappellent que ce ne sont ni Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, ni Sama Lukonde, président du Sénat, qui détiennent les leviers de commande de la nation.

Pour eux, il est erroné, voire manipulateur, de faire porter la responsabilité du désordre institutionnel et de la déchéance socio-économique du pays à ces deux figures parlementaires.

La crise actuelle, soulignent-ils, découle plutôt des décisions ou de l’absence de décisions efficaces prises au sommet de l’exécutif.

L’insécurité persistante, les divisions politiques profondes, la mauvaise gouvernance, les pillages du secteur minier, le détournement des deniers publics et l’effondrement des services sociaux de base sont des réalités criantes qui relèvent de la responsabilité directe du président de la République et de son gouvernement, aujourd’hui dirigé par la Première ministre.

Face à cette situation, certains élus dénoncent un virage dangereux vers des pratiques autoritaires, où les crises sont volontairement exportées dans les institutions parlementaires pour détourner l’attention du véritable problème : la gestion quotidienne du pays par l’exécutif.

La question désormais posée est celle de la lucidité et de la maturité politiques : faut-il continuer à détourner le regard, ou affronter courageusement les responsabilités là où elles se trouvent réellement ?

Dans un pays où « rien ne marche », selon ces élus, le temps n’est plus aux boucs émissaires mais à la vérité, aussi dure soit-elle. Car tant que l’exécutif continuera à se soustraire à ses responsabilités, *la RDC restera enfermée dans une spirale de crise sans fin.

Nestor ilo

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