Alors que des pourparlers sont en cours à Doha pour tenter d’endiguer le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) tire la sonnette d’alarme.
Dans un post publié sur X ce dimanche 6 juillet 2025, par son porte-parole civil, Lawrence Kanyuka, le mouvement rebelle accuse le gouvernement congolais de saboter les efforts diplomatiques par un “déploiement massif et provocateur” de ses troupes sur plusieurs fronts.
Selon l’AFC/M23, ces opérations se font “en collaboration avec la Force de Défense Nationale du Burundi”. Le mouvement accuse aussi l’armée burundaise d’avoir orienté ses armes lourdes vers “des zones densément peuplées”. Pour Lawrence Kanyuka, cette attitude constitue “une décision criminellement irresponsable” qui “frise le crime contre l’humanité”.
Le mouvement rebelle juge cette manœuvre incompatible avec l’esprit des discussions de Doha. “Ce déploiement militaire constitue un mépris flagrant et une insulte directe aux pourparlers en cours”, dénonce le porte-parole. Il insiste aussi sur la nécessité d’”attaquer les causes profondes du conflit en RDC”.
L’AFC/M23 critique également Kinshasa pour son refus présumé de respecter les mesures de confiance prévues dans le processus diplomatique. “Ce régime refuse obstinément d’honorer ses engagements, alors même que l’AFC/M23 a déjà honoré ses demandes. Cette duplicité est inadmissible”, fustige Lawrence Kanyuka.
Ces accusations sont appuyées par Benjamin Mbonimpa, l’un des secrétaires permanents du mouvement. De son côté, lui aussi réagi via son compte X. Il s’interroge sur la nature des renforcements des forces sur terrain. “Les renforts des troupes et équipements militaires sur toutes les lignes de fronts des FARDC augurent-ils un environnement propice aux pourparlers de Doha ?”, s’interroge-t-il, avant d’ajouter dans un ton plus tranchant .”Une chose est vraie, c’est que Kinshasa veut la guerre ! Et il la fera. Observons. L’ARC se défendra, quoi qu’il advienne”, annonce-t-il.
Par cette double sortie, l’AFC/M23 renouvelle son engagement pour une sortie politique de crise, mais laisse entendre qu’elle pourrait recourir à la force si la situation se détériore davantage.
Kavyavu