Bintou Keita est arrivée à Goma pour une visite de trois jours, au cours de laquelle elle rencontrera les représentants de l’AFC/M23 afin d’échanger sur les priorités du mandat de la MONUSCO, notamment la protection des civils. Cette visite intervient dans un contexte de tensions accrues dans l’est du pays, marqué par des affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe rebelle du M23, soutenu par le Rwanda.
Une situation sécuritaire préoccupante
Depuis la prise de Goma par le M23 fin janvier 2025, la situation sécuritaire s’est fortement détériorée. Le groupe rebelle contrôle désormais plusieurs zones stratégiques autour de la ville, notamment le quartier de Munigi, et a déclaré l’espace aérien de Goma fermé, entravant ainsi les opérations humanitaires et les évacuations. Les routes principales sont bloquées, rendant difficile l’acheminement de l’aide et la mobilité des civils .
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU le 26 janvier 2025, Mme Keita avait exprimé son inquiétude face à cette situation, déclarant : « Nous sommes pris au piège ». Elle avait également appelé au retrait immédiat des forces du M23 et des troupes rwandaises du territoire congolais
Des entraves aux opérations de la MONUSCO
La MONUSCO fait face à de nombreuses restrictions imposées par le M23, qui entravent sa capacité à protéger les civils et à mener des opérations humanitaires. Les rebelles ont notamment empêché la mission onusienne d’accéder à certaines zones, de réapprovisionner ses troupes en eau et en vivres, et de procéder à des rotations de personnel .
Par ailleurs, plus de 1 400 personnes, dont des femmes et des enfants, se sont réfugiées dans les bases de la MONUSCO à Goma pour échapper aux violences. Mme Keita a appelé à une solution d’urgence pour leur transfert en toute sécurité vers des lieux plus appropriés, tout en affirmant que la mission ne céderait pas aux pressions du M23 exigeant la remise de ces individus .
Une visite pour évaluer la situation et renforcer le soutien
La visite de Mme Keita à Goma vise à évaluer la situation sur le terrain, à renforcer le soutien aux équipes de la MONUSCO et à réaffirmer l’engagement de l’ONU en faveur de la paix et de la sécurité en RDC. Elle devrait rencontrer des responsables locaux, des représentants de la société civile et des partenaires humanitaires pour discuter des défis actuels et des moyens de renforcer la protection des civils.
Cette visite intervient alors que la communauté internationale continue d’appeler au retrait des forces étrangères du territoire congolais et à une résolution pacifique du conflit. La situation à Goma reste critique, et la présence de la cheffe de la MONUSCO sur place souligne l’urgence d’une action concertée pour mettre fin aux violences et rétablir la stabilité dans la région.
LA REDATION
