Le vendredi 30 octobre 2025, à Paris, se tiendra une conférence intitulée « Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs », organisée par Paris (France) en coopération étroite avec Togo, médiateur désigné par Union africaine (UA) pour la région des Grands Lacs.
Cet événement de haut niveau vise à mobiliser la communauté internationale sur plusieurs fronts : l’urgence humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la médiation et négociation en cours, et l’intégration économique régionale comme levier de paix durable.
Pourquoi cette conférence ?
Une crise humanitaire aiguë
La région des Grands Lacs, et en particulier l’est de la RDC, connaît une crise humanitaire profonde : millions de personnes déplacées, violences récurrentes, accès limité aux services essentiels. La conférence française l’identifie comme un des « faits majeurs » nécessitant une mobilisation internationale.
L’implication de l’ONU est également attendue : en effet, la France a sollicité l’appui du Nations Unies pour faire converger les initiatives humanitaires.
Soutenir les processus de médiation et de paix
La conférence entend également donner un nouvel élan aux négociations en cours, notamment celles portées par les États-Unis, le Qatar et l’UA Plusieurs accords récents, comme l’accord de Washington signé le 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda, ont posé des jalons mais nécessitent un soutien international accru.
L’intégration économique comme pilier de paix
En marge de l’urgence humanitaire et de la diplomatie, la conférence met l’accent sur l’intégration économique régionale comme « vecteur essentiel d’une paix durable ». L’idée est d’aller au-delà de la simple réponse à la crise : penser la paix par l’économie, les échanges, les infrastructures régionales et l’inclusion.
Les principaux axes de la conférence
Voici les trois grandes priorités identifiées :
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Mobilisation de la communauté internationale pour faire face à l’urgence humanitaire dans l’est de la RDC et la région des Grands Lacs.
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Soutien à la dynamique de négociation et de médiation actuellement en cours, sous l’égide des États-Unis, du Qatar et de l’UA.
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Approfondissement de l’intégration économique régionale, afin de créer des dynamiques de développement partagées gage de stabilité.
Enjeux et défis
Proximité géographique : la RDC et la région des Grands Lacs
La région des Grands Lacs englobe plusieurs États d’Afrique centrale et orientale. L’instabilité qui y sévit depuis des décennies affecte notamment l’est de la RDC, foyer de conflits armés, d’interventions régionales et de crises humanitaires.
La conférence s’inscrit dans ce contexte : elle ne se contente pas d’un traitement ponctuel, elle veut adresser les racines de l’instabilité.
Coordination et crédibilité
Un des défis majeurs est la coordination des nombreux acteurs (États, organisations internationales, acteurs régionaux, société civile). Le risque est que les engagements restent symboliques. Le succès résidera dans la traduction en actions concrètes.
La France, en tant qu’hôte, assume un rôle de facilitateur et de catalyseur. Pour elle, il s’agit aussi de renforcer sa diplomatie multilatérale en Afrique.
De la parole aux actes
L’intégration économique régionale est un concept ambitieux : créer des corridors, renforcer les infrastructures, faciliter les échanges entre les pays. Mais cela suppose des investissements, de la stabilité politique et la participation des populations locales. Cela exigera du temps, de la volonté politique et des ressources.
Perspectives pour la RDC
Pour la RDC, cette conférence constitue une opportunité multiple :
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voir leur situation d’urgence reconnue au niveau international,
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obtenir un soutien accru pour l’est du pays,
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bénéficier d’un cadre diplomatique renforcé pour faire avancer les accords de paix,
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et placer l’intégration économique comme levier de développement à long terme.
À condition, néanmoins, que les engagements se traduisent sur le terrain : amélioration de la sécurité, accès humanitaire, investissements dans les zones fragiles, coordination étatique efficace.
La conférence du 30 octobre 2025 à Paris est un moment important pour la région des Grands Lacs et pour la RDC en particulier. Elle symbolise une volonté collective de passer de la crise à la paix, du poids des conflits à la prospérité partagée. Si l’intention est forte, le chemin reste exigeant.
La vraie réussite sera mesurée dans les mois et années à venir, sur le terrain, auprès des populations qui espèrent avant tout un changement tangible.
LA REDACTION