Il est réducteur de croire que la paix s’installe dès lors que les armes se taisent. Le silence des fusils ne garantit pas l’harmonie des cœurs ni la sécurité des peuples.
Trop souvent, des accords de cessez-le-feu ou des trêves temporaires sont interprétés comme la fin des conflits, alors qu’en réalité, l’absence des armes peut simplement cacher des tensions plus profondes, des frustrations non résolues, ou des injustices persistantes.
La vraie paix ne se construit pas seulement dans le désarmement militaire, mais dans le désarmement des esprits. Elle s’établit quand :
•La vérité est dite, même sur les blessures du passé.
•La justice est rendue, pour que les victimes retrouvent leur dignité.
•Les droits fondamentaux sont respectés, pour que chaque citoyen sente qu’il appartient pleinement à la nation.
•Le dialogue est ouvert, même avec ceux que l’on considère comme opposés.
•Les inégalités sont combattues, car la misère est aussi une forme de violence.
C’est pourquoi, dans certains pays y compris en RDC, des armes peuvent être posées, mais la haine continue de circuler, l’exclusion s’intensifie, et la paix reste un simple mot, sans ancrage réel dans le quotidien des citoyens.
À l’inverse, un peuple peut vivre une paix véritable même au milieu de défis sécuritaires, s’il est uni par une vision commune, porté par une gouvernance juste et respectueuse des droits humains.
La paix véritable n’est pas le silence des armes, mais la présence de la justice, la reconnaissance de chaque citoyen, et la restauration du vivre-ensemble. C’est un chantier moral, politique et social qui demande du courage, de la volonté et de la lucidité.
Francine Muyumba
