Le ministre d’État et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, est au centre d’une affaire judiciaire majeure en République démocratique du Congo (RDC).
Le procureur général près la Cour de cassation a officiellement saisi l’Assemblée nationale pour obtenir l’autorisation de poursuivre le ministre pour détournement présumé de 19 millions de dollars américains. Ces fonds étaient destinés à la construction d’une prison à Kisangani.
Lors de son audition devant les députés, Constant Mutamba a dénoncé une instrumentalisation politique de la justice, évoquant des tensions avec la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. Il a qualifié la procédure de “règlement de comptes” . Malgré ses protestations, l’Assemblée nationale a donné son feu vert à la levée de son immunité parlementaire, ouvrant ainsi la voie à des poursuites judiciaires.
Cette affaire intervient dans un contexte où Constant Mutamba s’était positionné en fervent défenseur de la lutte contre la corruption. En mars 2025, il avait lancé une campagne nationale de sensibilisation au patriotisme et à l’intégrité, appelant à des sanctions exemplaires contre les auteurs de détournements de fonds publics [2] . Il avait également ordonné des poursuites contre plusieurs greffiers accusés de détournements de recettes judiciaires à Kinshasa, causant une perte estimée à plus de 9 millions de dollars pour l’État.
La mise en cause du ministre de la Justice, figure centrale de la lutte anticorruption, soulève des interrogations sur l’intégrité des institutions et la volonté politique réelle de combattre la corruption en RDC. L’évolution de cette affaire sera suivie de près, tant par les acteurs nationaux qu’internationaux engagés dans la promotion de la bonne gouvernance.
LA RÉDACTION
