Une mission d’experts des Nations Unies est attendue à Goma du 23 au 27 mars 2025 pour s’entretenir avec les responsables de l’AFC/M23 sur plusieurs questions sensibles liées à la situation sécuritaire et humanitaire à l’est de la RDC.
Au centre des discussions figurent les revendications du mouvement, notamment sa volonté d’engager des pourparlers directs avec le gouvernement congolais, ainsi que les conditions nécessaires à l’établissement d’une trêve humanitaire ou d’un cessez-le-feu.
Les opérations militaires en cours au Nord-Kivu et au Sud-Kivu seront également abordées, de même que le retour des déplacés internes et des réfugiés se trouvant principalement au Rwanda et en Ouganda. L’ONU s’intéressera aux mesures prévues pour leur réinstallation dans leurs localités d’origine.
La coopération entre divers groupes armés présents dans la région, en particulier les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et le Conseil national pour le renouveau et la démocratie – Forces de libération nationale (CNRD-FLN), avec les autorités congolaises, fera aussi l’objet d’un examen approfondi. Dans ce cadre, l’ONU analysera les menaces que les FARDC et certains groupes armés, y compris les FDLR, feraient peser sur les populations tutsies et banyamulenge en RDC.
Les récentes arrestations de combattants issus des FDLR et d’autres milices, notamment à Goma et Bukavu, seront passées en revue, tout comme la présence et les activités de la Force de Défense Nationale du Burundi (FDNB) dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Le statut des FARDC, de la Police Nationale Congolaise (PNC) et des groupes armés ayant déposé les armes dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23 sera un autre point clé des échanges.
La gestion des ressources naturelles dans ces territoires, incluant l’exploitation, le commerce et l’exportation des minerais de Rubaya et d’autres sites miniers, ainsi que les initiatives visant à lutter contre le trafic de minerais non conformes, seront également examinées.
Les structures administratives, policières et judiciaires mises en place par l’AFC/M23 seront passées en revue, ainsi que les efforts déployés pour maintenir l’ordre et la sécurité. L’accès aux services essentiels, tels que l’éducation et la santé, occupera aussi une place importante dans les discussions.
Sur le plan économique, les mécanismes de gestion financière, incluant le fonctionnement des banques, la fiscalité et les sources de financement du mouvement, feront l’objet d’une analyse détaillée.
Enfin, les experts évalueront le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23, en s’intéressant notamment au traitement des détenus, à la protection des civils et à la prévention des enrôlements forcés.
La collaboration avec la MONUSCO, les agences onusiennes et les organisations humanitaires présentes sur le terrain sera également abordée.