RDC–Rwanda : Une rencontre Kagame–Tshisekedi à Washington avant Noël ?

Alors que plusieurs chancelleries occidentales espèrent une désescalade entre Kigali et Kinshasa, la perspective d’une rencontre entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi à Washington, d’ici Noël, demeure extrêmement incertaine.

Interrogé sur RFI, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a refroidi les attentes diplomatiques en réaffirmant la position inflexible de Kigali :

« Il n’y aura la paix dans l’est du Congo que si les génocidaires FDLR sont neutralisés. »

Kigali accuse Kinshasa de manquer de volonté politique

Depuis Luanda, où il participait au 7ᵉ sommet Afrique–Europe, le chef de la diplomatie rwandaise a répondu aux questions du journaliste Christophe Boisbouvier.
Il accuse Kinshasa de ne pas démontrer une volonté politique réelle pour lancer une opération militaire décisive contre les FDLR, groupe armé d’origine rwandaise installé dans l’est de la RDC depuis près de trente ans.

Pour Kigali, la neutralisation de ces combattants reste la conditio sine qua non pour tout retour à la paix. Olivier Nduhungirehe insiste :

« La neutralisation des FDLR ouvrira la voie à la levée des mesures de défense du Rwanda au Congo. »

Par “mesures de défense”, Kigali fait référence à la présence de son armée et de ses forces spéciales opérant — officiellement ou officieusement — au Congo, ainsi qu’au soutien présumé fourni au mouvement M23, accusation que le Rwanda continue de rejeter.

Un contexte diplomatique extrêmement tendu

Cette sortie médiatique intervient au moment où les États-Unis intensifient leurs efforts pour obtenir un dialogue direct entre les deux chefs d’État. Washington, inquiet de l’escalade militaire à l’est du Congo, souhaite obtenir une désescalade avant la fin de l’année, voire avant les fêtes de Noël.

Mais la position ferme du Rwanda complique les calculs diplomatiques.
Du côté congolais, le gouvernement de Kinshasa exige en retour le retrait total du M23/AFC des zones occupées et accuse Kigali de soutenir l’avancée du mouvement rebelle — condition que Kigali rejette catégoriquement.

Luanda et Washington comme terrains de médiation

Le sommet de Luanda, où s’est exprimé le chef de la diplomatie rwandaise, s’inscrit dans les multiples tentatives africaines et européennes de rapprocher les deux pays.
Cependant, aucune annonce concrète n’a émergé à propos d’un tête-à-tête Kagame–Tshisekedi.

Si Washington pousse pour une rencontre au plus tard en décembre, les positions restent profondément éloignées :

  • Kigali exige la neutralisation des FDLR avant toute avancée diplomatique.

  • Kinshasa réclame le retrait immédiat du M23 des zones occupées.

  • Les États-Unis appellent à un cessez-le-feu et à une rencontre directe entre les deux présidents.

Une rencontre avant Noël ? Rien n’est moins sûr

À ce stade, l’idée d’une réunion Kagame–Tshisekedi à Washington reste hautement spéculative.
Les dernières déclarations rwandaises montrent que Kigali ne compte pas modifier sa ligne rouge tant que les FDLR resteront actives dans l’est de la RDC.

Sans un geste concret de part et d’autre, les médiateurs régionaux et internationaux pourraient devoir reporter leurs ambitions à 2026.

LA REDACTION

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