Le corps sans vie de Wilondja Mazambi Fiston, journaliste d’une trentaine d’années, a été découvert mardi matin dans une rue du quartier Nguba à Bukavu, ville actuellement sous contrôle de la coalition rebelle AFC/M23.
La victime présentait des traces de sévices, une corde nouée autour du cou. Il aurait succombé à ses blessures peu après son admission à l’hôpital général de Bukavu.
Wilondja travaillait à la Centrale de Monitoring des Médias, un programme piloté par l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) pour surveiller l’éthique et la déontologie journalistique. D’après des témoignages recueillis par Journaliste en danger (JED), il aurait été enlevé la veille par un commando armé près de la « Place Mulamba chez Mangaza », alors qu’il rentrait chez lui.
Le journaliste faisait partie de ceux enrôlés de force par les rebelles pour suivre une formation idéologique après la prise de Bukavu par les forces de l’AFC/M23, soutenues par le Rwanda, selon plusieurs sources locales.
Dans une déclaration, JED se dit profondément consternée et exige des explications claires de la part des autorités rebelles. L’organisation de défense de la liberté de la presse estime que ce meurtre dépasse le cadre d’un simple acte d’insécurité.
« Ce drame survient dans un contexte où les journalistes dans les zones occupées sont exposés à des menaces constantes », rappelle l’organisation. Le président de l’UNPC Sud-Kivu, Darius Kitoga, affirme pour sa part n’avoir reçu aucun signalement de menaces ou plaintes de sécurité de la part de la victime.
JED appelle à une enquête indépendante et à la fin de l’impunité contre les crimes commis à l’encontre des professionnels de l’information dans l’Est de la RDC.
DANIEL M