Une vive tension a été observée ce matin dans la cité d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, suite à une manifestation spontanée de la population locale.
À la base de ce soulèvement, le mécontentement des habitants face à l’arrivée d’une délégation provinciale en provenance du Burundi et la présence contestée du général Gasita.
Des jeunes en colère ont érigé des barricades au niveau de Kilomoni, sur la route stratégique qui relie Uvira à la frontière burundaise, bloquant ainsi la circulation entre la ville et Bujumbura.
Les manifestants ont brûlé des pneus et scandé des slogans hostiles, affirmant leur opposition à ce qu’ils qualifient d’« ingérence étrangère » et dénonçant des complicités présumées dans l’insécurité persistante qui frappe la région.
Selon plusieurs sources locales, les protestataires exigent le départ immédiat du général Gasita, qu’ils accusent de mauvaise gestion sécuritaire et de proximité avec certains groupes armés responsables des troubles dans les hauts plateaux d’Uvira et ses environs.
Ils redoutent que l’arrivée de la délégation burundaise n’ait pour but que de renforcer une présence étrangère jugée non transparente et contre-productive pour la paix.
Malgré l’intervention des forces de sécurité pour tenter de disperser les manifestants, le climat reste tendu. Des tirs de sommation ont été entendus dans certains quartiers, et la circulation est fortement perturbée dans la zone frontalière.
Cette nouvelle flambée de tension met en évidence le ras-le-bol de la population d’Uvira, régulièrement confrontée à des violences, des déplacements forcés et un sentiment d’abandon par les autorités nationales.
Elle souligne également les tensions diplomatiques sous-jacentes entre la RDC et le Burundi, liées aux enjeux sécuritaires transfrontaliers.
Les autorités provinciales n’ont pas encore réagi officiellement, mais des appels au dialogue sont lancés par la société civile, qui plaide pour une gestion inclusive et transparente des questions de sécurité et de coopération régionale.
LA RÉDACTION