RDC : Vers la fin des privilèges pour Joseph Kabila ? Une proposition de loi secoue la scène politique congolaise

LKinshasa, avril 2025 — L’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, pourrait bientôt perdre tous les avantages garantis par la loi aux anciens chefs d’État. Une proposition de loi en ce sens a été déposée à l’Assemblée nationale par le député Eliezer Ntambwe, issu de la majorité présidentielle.

Cette initiative, qui vise à modifier la loi sur le statut des anciens présidents de la République élus, entend « mettre fin à l’impunité et à l’utilisation abusive des ressources publiques », selon les propos du député Ntambwe. Bien que non nommément cité dans le texte, Joseph Kabila apparaît comme le principal concerné, d’autant plus que cette démarche survient dans un climat politique tendu.

La proposition intervient alors que le président Félix Tshisekedi a publiquement accusé son prédécesseur d’être le cerveau derrière la rébellion menée par l’Alliance Fleuve Congo (AFC) en coalition avec le M23, groupes armés actifs dans l’est du pays. « L’AFC, c’est lui », a lancé Tshisekedi dans une interview, pointant du doigt l’implication supposée de Joseph Kabila dans l’insécurité persistante.

De son côté, Eliezer Ntambwe a affirmé que plusieurs éléments capturés de l’AFC auraient directement cité l’ancien président lors des interrogatoires. Il justifie sa proposition de loi par la nécessité de « ne plus continuer à entretenir avec l’argent du contribuable ceux qui se liguent contre la République ».

Le camp Kabila, pour sa part, rejette fermement ces accusations. Barbara Nzimbi, conseillère en communication de l’ancien président, a dénoncé des « déclarations graves, irresponsables, incohérentes » de la part du chef de l’État et de ses alliés, accusant le pouvoir en place de chercher un bouc émissaire pour détourner l’attention de ses propres défaillances.

À l’heure où la proposition de loi attend d’être inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, le débat s’annonce houleux. Cela pourrait non seulement redessiner le cadre légal des anciens présidents, mais aussi renforcer la fracture politique entre les héritiers du kabilisme et l’actuelle majorité présidentielle.

La Rédaction

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